Exposition aux pesticides : Ce que révèle la grande étude de Santé Publique France
Introduction
Une récente étude met en lumière une surexposition alarmante aux pesticides près des vignobles. Les riverains de ces zones subissent des taux de polluants dans leurs urines jusqu’à 45 fois supérieurs à ceux d'autres territoires. Ce constat provient de l'étude PestiRiv, réalisée par Santé publique France et l'Anses.
Contexte de l'étude
Les prélèvements ont été effectués dans six grandes régions viticoles, couvrant plus de la moitié du territoire métropolitain. Un total de 265 zones a été étudié, avec des échantillons prélevés à moins de 500 m des vignes et à plus de 5 km pour comparaison. Ces relevés ont eu lieu entre octobre 2021 et août 2022.
Cette étude a ciblé les vignobles en raison de leur utilisation fréquente de produits phytopharmaceutiques. Les vignes, étant des cultures pérennes, sont particulièrement vulnérables aux traitements chimiques. De plus, les pulvérisateurs utilisés contribuent à la dispersion des produits sur de larges distances, affectant ainsi les riverains.
Mesures effectuées
Au total, 2 700 personnes, dont 742 enfants, ont participé à l'étude. Des échantillons de cheveux, d'urine, ainsi que des mesures de l'air intérieur et extérieur ont été réalisés. Les habitants ont également rempli des questionnaires sur leur exposition potentielle aux pesticides.
Les chercheurs ont analysé 56 substances, incluant des fongicides, des herbicides et des insecticides. Parmi ces substances, des composés comme le glyphosate et le cuivre ont été particulièrement surveillés.
Résultats de l'étude
Les résultats sont alarmants : douze pesticides ont été retrouvés dans presque tous les échantillons d'urine. De plus, la concentration de polluants dans les urines des riverains est jusqu'à 45 fois supérieure à celle des autres zones. Cette situation est d'autant plus préoccupante durant les périodes de traitement des vignes.
Les mesures d'air ambiant montrent également une augmentation significative des polluants, avec des niveaux 12 fois plus élevés dans les zones viticoles. Les poussières domestiques contiennent jusqu'à 1 000 % de plus de contaminants, ce qui souligne l'urgence de la situation.
Réactions et perspectives
François Veillerette, porte-parole de l'association Générations futures, a exprimé ses préoccupations concernant les résultats de l'étude. Il souligne que cette recherche, menée par des institutions publiques, apporte des preuves solides et indiscutables sur les risques liés aux pesticides. Il appelle à un grand plan de protection pour les populations vivant à proximité des zones agricoles.
Le professeur Benoit Vallet, directeur de l'Anses, rappelle que les pratiques agricoles autour des habitations sont le principal facteur d'exposition. Il insiste sur la nécessité de limiter l'utilisation des produits phytosanitaires en appliquant des stratégies ambitieuses comme la directive européenne sur l'utilisation durable de ces produits.
Conclusion
En somme, l'étude PestiRiv révèle une situation préoccupante concernant l'exposition aux pesticides près des vignobles. Les résultats soulignent l'importance d'une réglementation stricte et d'une sensibilisation accrue des populations concernées. Il est crucial que des mesures soient mises en place pour protéger la santé des riverains et garantir un environnement plus sain.
