Repsol a connu une chute de plus de 2,6% lors de l'ouverture du marché boursier, atteignant 12,13 euros par action. Cette baisse est survenue après l'annonce de la révocation par le président des États-Unis, Donald Trump, des permis accordés à plusieurs entreprises pétrolières, dont Repsol, pour exporter du pétrole depuis le Venezuela.
La décision de Washington affecte également d'autres entreprises, telles que Global Oil Terminals et Maurel et Prom. Ces sociétés doivent cesser leurs opérations au Venezuela avant le 27 mai. Les nouvelles restrictions touchent aussi les licences des entreprises de gaz vénézuéliennes en relation avec la pétrolière d'État, PDVSA.
Repsol opère au Venezuela depuis 1993 et a une relation contractuelle avec PDVSA via la société mixte Petroquiriquire, dont elle détient 40%. Cette collaboration vise à exploiter des champs pétroliers, tels que Mene Grande et Barúa Motatán, et à augmenter la production pétrolière et gazière du pays.
En 2024, le Venezuela a doublé l'envoi de pétrole vers l'Espagne, atteignant des niveaux inédits depuis deux décennies. Ce pétrole est raffiné par Repsol en Espagne, servant de paiement pour des dettes. Jusqu'à présent, ces opérations avaient été autorisées par les autorités américaines.
Repsol fait face à des risques géopolitiques liés à son exposition au Venezuela, évaluée à 467 millions d'euros, incluant des projets comme Cardón IV. La dette de PDVSA envers Repsol a été gérée par des accords de paiement en nature, principalement avec du pétrole.
En 2024, la dette historique a atteint 634 millions de dollars. Repsol a récupéré 166 millions de dollars dans le cadre de cette dette, mais un solde important reste impayé. En raison des incertitudes, Repsol a augmenté ses provisions pour risques de non-paiement, atteignant 601 millions d'euros.
Repsol ne reçoit pas de paiements en espèces pour sa dette, mais du pétrole vénézuélien. Ce système a été approuvé par l'OFAC, permettant à Repsol de réduire sa dette grâce à des livraisons de pétrole. La révocation des licences menace la capacité de Repsol à récupérer cette dette.
Les experts estiment que si ces restrictions persistent, les opérations de Repsol et son mécanisme de paiement seront gravement affectés. La ministre espagnole Elma Saiz a assuré que le gouvernement soutiendra Repsol face à cette guerre commerciale.
Elma Saiz a déclaré que le gouvernement espagnol est en contact constant avec Repsol pour assurer un approvisionnement stable. Elle a souligné l'importance d'une réponse unie de l'Union Européenne face aux décisions de Donald Trump, insistant sur la nécessité de rester calme.
La ministre a également noté que les guerres commerciales ont des conséquences négatives pour tous. Malgré les défis, elle a affirmé que l'économie espagnole est sur la bonne voie. Les ministres de l'Économie et de l'Industrie restent en contact avec les secteurs touchés par ces décisions.
La situation de Repsol au Venezuela est devenue précaire suite aux décisions de l'administration Trump. Les implications de la révocation des licences d'exportation pourraient avoir des conséquences significatives sur l'entreprise et sur l'économie espagnole. Le soutien du gouvernement est crucial pour naviguer dans ces eaux troubles.