
La peur de la criminalité et de l'immigration alimente le virage à droite du Chili. Ce pays est perçu par ses voisins comme un havre de sécurité et de stabilité. Cependant, cette perception s'effondre, car les électeurs, inquiets pour leur sécurité, choisissent José Antonio Kast comme prochain président.
Kast est un conservateur radical qui a loué le général Augusto Pinochet, l'ancien dictateur chilien. Ce dernier a dirigé le pays sous un régime militaire pendant 17 ans, marqué par la torture et la censure. Ses détracteurs soulignent l'héritage familial de Kast, notamment l'appartenance de son père au Parti nazi.
Cependant, certains partisans de Kast défendent ouvertement le régime de Pinochet, affirmant que le Chili était plus paisible à cette époque. Dans son premier discours, Kast a promis de ne pas instaurer un gouvernement autoritaire, malgré son engagement pour un "gouvernement d'urgence".
Les résultats des élections font du Chili le dernier pays d'Amérique latine à opérer un virage décisif à droite. Ce changement s'inscrit dans un contexte où d'autres pays comme l'Argentine et le Costa Rica ont également basculé. La montée de l'immigration et de la criminalité a été déterminante dans ce choix électoral.
Kast a promis de construire un mur à la frontière et de procéder à des dépôts massifs de migrants sans papiers. Son message a trouvé un écho fort dans un pays où la population étrangère a fortement augmenté ces dernières années.
Le Chili a vu sa population d'origine étrangère croître rapidement, atteignant près de deux millions de non-nationaux en 2023. Cela représente une augmentation de 46 % par rapport à 2018. Les Chiliens s'inquiètent de l'impact de cette immigration sur la sécurité et les services publics.
Jeremías Alonso, un supporter de Kast, souligne que son quartier a connu des changements sociaux dus à l'immigration irrégulière, notamment en matière de criminalité. Il insiste sur le fait que les étrangers doivent entrer légalement dans le pays.
Kast a lié la hausse de la criminalité à l'immigration, bien que les taux de meurtres aient diminué récemment. Sa promesse d'accueillir les migrants respectueux des lois, tout en emprisonnant les criminels, vise à rétablir l'ordre. Cependant, la mise en œuvre de ces politiques sera complexe.
Les expulsions massives de migrants seront difficiles, car le Venezuela n'accepte pas les déportés. Kast espère que sa rhétorique incitera les migrants irréguliers à quitter le pays volontairement, mais cela semble peu probable.
Le Chili, sous la présidence de José Antonio Kast, se dirige vers une ère marquée par des tensions autour de l'immigration et de la sécurité. Alors que certains voient en lui un champion de la loi et de l'ordre, d'autres craignent une montée de la xénophobie. L'avenir politique du Chili dépendra de la capacité de Kast à naviguer dans ces défis complexes.