Les Philippines ont voté, et un nouveau chapitre de la lutte pour le pouvoir commence. Le président Ferdinand "Bongbong" Marcos Jr et la vice-présidente Sara Duterte se retrouvent dans un conflit amer alors que les résultats des élections de mi-mandat révèlent des fissures dans leur alliance. Cette situation pourrait avoir des conséquences profondes sur l'avenir politique du pays.
Les résultats des élections de mi-mandat ne sont pas en faveur du camp Marcos. En général, les présidents en fonction voient la majorité de leurs candidats élus au Sénat. Cependant, seulement six des douze sénateurs élus proviennent de l'alliance Marcos. Parmi eux, Camille Villar est partiellement dans son camp, ayant également reçu le soutien de Sara Duterte.
Quatre sénateurs appartiennent au camp Duterte, dont la sœur du président, Imee Marcos. Ces résultats pourraient affaiblir l'autorité de l'administration Marcos dans les trois dernières années de son mandat, remettant en question les plans d'impeachment contre Sara Duterte.
La relation entre Marcos et Duterte s'est détériorée depuis le début de leur administration. Cette année a marqué une rupture totale avec la décision d'entamer une procédure d'impeachment contre la vice-présidente. En mars, Marcos a même envoyé l'ancien président Rodrigo Duterte à la Cour pénale internationale pour faire face à des accusations de crimes contre l'humanité.
Les conséquences de l'impeachment seraient sévères pour Sara Duterte, l'empêchant d'occuper tout poste public. Actuellement, elle est la candidature favorite pour la prochaine élection présidentielle, et son succès pourrait signifier des représailles contre les Marcos.
La politique aux Philippines est un affaire de famille. Les familles influentes, comme les Duterte et les Marcos, dominent le paysage politique. Les Marcos sont en politique depuis 80 ans, avec un héritage de pouvoir controversé. Bongbong Marcos a vu sa mère, Imelda, voter à 95 ans, une figure emblématique de l'histoire politique du pays.
Les Duterte, quant à eux, ont également une forte présence à Davao, où la famille a été maire pendant 34 des 37 dernières années. Ce contrôle familial sur le pouvoir rend la politique philippine particulièrement complexe.
Les sénateurs proviennent souvent de grandes familles politiques ou sont des célébrités. Ils ont leurs propres intérêts et ambitions, et même s'ils sont officiellement alliés à un camp, leur loyauté n'est pas garantie. Cela complique les efforts d'impeachment contre Sara Duterte.
De plus, les résultats récents montrent que les Duterte conservent un soutien public solide dans certaines régions, ce qui complique la tâche des Marcos pour obtenir les voix nécessaires au Sénat.
La situation politique aux Philippines est tendue et imprévisible. L'impeachment de Sara Duterte semble être un défi de taille pour le camp Marcos. Alors que le pays se prépare pour un année tumultueuse, les deux camps devront naviguer dans un paysage politique en constante évolution, avec des enjeux personnels et familiaux en jeu.