Le groupe Facebook, public et créé vers 2018, a été fermé mercredi par Meta. Ce groupe comptait des dizaines de milliers d’abonnés, principalement des hommes anonymes, qui partageaient des photos privées ou prises à l’insu de leurs partenaires féminines.
Cette révélation a été faite par l’autrice féministe Carolina Capria via son compte Instagram. Elle a expliqué avoir été informée de l’existence d’un groupe de 32 000 personnes où les membres échangeaient des photos intimes de leurs épouses, commentant leur apparence et exprimant leurs fantasmes sexuels.
La situation a rapidement provoqué un scandale, relayé par de nombreuses pages italiennes et journaux. De nombreuses utilisatrices ont réagi en se rendant sur le groupe pour exprimer leur dégoût et poster des messages de haine.
Suite à des centaines de signalements et d’alertes à la police, Meta a décidé de supprimer le groupe « Ma Femme », en invoquant des violations de sa politique contre l’exploitation sexuelle des adultes.
Les captures d’écran des posts montrent que beaucoup de ces photos ont été prises en cachette, souvent dans des lieux publics. Certaines images étaient recadrées ou agrandies pour éviter la détection par les robots de Meta.
Les membres échangeaient ces photos dans les commentaires, et certains migraient vers des messageries privées ou des réseaux plus sécurisés comme Telegram.
Carolina Capria a fait un parallèle avec l’affaire de Gisèle Pelicot, soulignant que les femmes photographiées à leur insu deviennent souvent des proies de cyberviols. Elle a ajouté que beaucoup d'hommes ne considèrent pas le consentement comme essentiel dans une relation.
Le créateur du groupe, un informaticien d’âge moyen de Turin, aurait déjà lancé un nouveau groupe, cette fois-ci privé et sécurisé, réservé aux couples après vérification. Près de 80 membres l’auraient déjà rejoint.
Le quotidien la Stampa a rapporté que la police locale a reçu plus d’un millier de plaintes de femmes ayant découvert leurs photos partagées sans consentement. Un rapport sur cette affaire devrait être transmis au parquet de Rome.
Cette affaire met en lumière des pratiques inquiétantes sur les réseaux sociaux et soulève des questions cruciales sur le consentement et la vie privée. La fermeture de ce groupe est une étape nécessaire, mais les conséquences de ces actes doivent être traitées avec la plus grande sérieux.