Les résultats préliminaires d'une enquête sur le tragique accident de Jeju Air en Corée du Sud révèlent que les pilotes ont éteint le moteur le moins endommagé juste avant l'atterrissage. Cette découverte a suscité une controverse intense, notamment parmi les familles des victimes et les pilotes, qui estiment que la responsabilité est déplacée.
Une enquête menée par le Bureau d'enquête sur les accidents aériens et ferroviaires de Corée du Sud a initialement prévu de rendre public ses conclusions. Cependant, la conférence de presse a été annulée suite aux protests des familles des victimes qui avaient été informées des résultats. Selon ces résultats, les moteurs de l'avion, un Boeing 737-800, ont subi des frappes d'oiseaux, mais le moteur gauche, moins touché, a été éteint par les pilotes.
Les familles endeuillées ont exprimé leur colère, accusant les autorités de tenter de détourner la responsabilité vers les pilotes décédés. Kim Yu-jin, représentant des familles, a déclaré que les autorités devaient fournir des preuves solides pour soutenir leurs affirmations. "Nous ne tenons pas rigueur aux pilotes", a-t-il ajouté.
Le 29 décembre, l'avion a atterri sur son ventre, sans train d'atterrissage, à l'aéroport international de Muan. Il a dépassé la piste et s'est écrasé contre une structure en béton, provoquant un incendie. Cet accident est le plus meurtrier de l'histoire de l'aviation sud-coréenne, avec 179 personnes décédées sur les 181 à bord.
Un rapport préliminaire a révélé que le moteur droit avait subi des dommages internes significatifs et était en proie à des incendies. Les pilotes ont éteint le moteur gauche, selon les enregistrements des boîtes noires. Cependant, le rapport n'explique pas pourquoi cette décision a été prise et ne qualifie pas cela d'erreur.
Les syndicats de pilotes et les familles des victimes ont vivement critiqué les conclusions de l'enquête. Ils demandent la divulgation des enregistrements des boîtes noires pour mieux comprendre les événements. Le Korean Pilot Unions Alliance a exprimé son indignation face à l'argument du Bureau d'enquête, affirmant que cela montre un manque de neutralité.
Les pilotes de Jeju Air ont également exigé des preuves scientifiques pour démontrer que l'avion aurait pu atterrir normalement avec le moteur moins endommagé. Ils estiment que l'enquête se concentre trop sur les moteurs sans prendre en compte d'autres facteurs potentiels, tels que la structure en béton dans laquelle l'avion s'est écrasé.
Le rapport a été critiqué pour ne pas mentionner d'autres facteurs pouvant avoir contribué à l'accident. La structure en béton abritait des antennes destinées à guider les avions lors des atterrissages. Certains analystes estiment que cette structure aurait dû être construite avec des matériaux plus facilement brisables.
Des pilotes ont exprimé leurs doutes quant à la volonté du gouvernement de blâmer ouvertement les localisateurs ou les frappes d'oiseaux pour les pertes humaines. Le Bureau d'enquête et le ministère des Transports n'ont pas encore répondu publiquement à ces critiques.
Les résultats de l'enquête sur l'accident de Jeju Air soulèvent des questions cruciales sur la responsabilité et la sécurité aérienne. Les familles des victimes et les pilotes demandent des réponses et des preuves claires. L'enquête doit être menée de manière transparente pour rétablir la confiance dans le système aérien sud-coréen.