Le gouvernement du Québec envisage de reconsidérer un projet de pipeline pour le transport de gaz naturel liquéfié (GNL) en raison de la menace de tarifs et d'une volatilité économique persistante. Ce projet, qui relierait l'ouest canadien à la province, avait été rejeté en 2021 pour des raisons environnementales.
Le ministre de l'Environnement, Benoit Charette, a déclaré que le gouvernement serait ouvert à une nouvelle évaluation si le projet répondait aux préoccupations précédentes. Il a souligné que les critères environnementaux doivent être respectés pour toute initiative énergétique.
Le projet de pipeline, connu sous le nom de LNG-Québec, avait été annulé après que le Bureau d'audiences publiques sur l'environnement (BAPE) a exprimé des inquiétudes. Il avait indiqué que l'augmentation du trafic de tankers le long du fjord du Saguenay pourrait nuire aux populations de bélugas et entraîner une hausse des émissions de gaz à effet de serre.
Charette a précisé que si le projet restait inchangé, la décision de refus serait également maintenue. "Nous nous souvenons de la décision du BAPE", a-t-il affirmé, soulignant l'importance de répondre aux préoccupations soulevées lors des consultations précédentes.
Le premier ministre François Legault a déclaré que le Québec devait diversifier ses exportations face à l'hostilité économique des États-Unis. Lors d'une réunion avec la Chambre de commerce de Montréal, la ministre des Affaires étrangères, Mélanie Joly, a suggéré que LNG-Québec pourrait aider à ouvrir de nouveaux marchés, notamment en Europe.
Elle a également souligné la vulnérabilité actuelle du Canada, qui dépend fortement des États-Unis pour ses exportations de pétrole et de gaz. Actuellement, 98 % du pétrole de l'Alberta est destiné aux États-Unis, ce qui pose des défis pour le Québec.
Le chef du Parti conservateur du Canada, Pierre Poilievre, a exprimé son soutien à LNG-Québec, affirmant que le projet pourrait répondre à la menace des tarifs américains. Il a fait valoir que le Canada pourrait réaliser des profits bien plus élevés en exportant vers l'Europe plutôt qu'en fournissant le gaz aux États-Unis.
Cependant, certains partis politiques au Québec restent sceptiques. Le député du Parti québécois, Pascal Paradis, a insisté sur le fait que la décision de poursuivre le projet devait revenir aux Québécois, et non aux autorités fédérales.
La réévaluation du projet de pipeline de gaz naturel au Québec soulève des questions complexes. Les préoccupations environnementales et les enjeux économiques doivent être soigneusement pesés. Alors que le gouvernement semble ouvert à une nouvelle analyse, la débat sur l'acceptabilité sociale et les impacts environnementaux demeure au centre des discussions.