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Les menaces de Trump relancent l'initiative pour les pipelines. Le Québec est-il prêt à s'engager ?

Publié le : 10 avril 2025

Introduction

Les récentes menaces de Donald Trump ont ravivé le débat sur les projets énergétiques nationaux au Canada, en particulier au Québec. Les tarifs imposés par le président américain et ses menaces envers la souveraineté canadienne ont suscité des discussions sur la nécessité d'une coopération énergétique accrue. Cela pourrait avoir un impact significatif sur l'avenir des pipelines dans la province.

Les préoccupations locales

Katherine Massam, résidente de Très-Saint-Rédempteur, s'inquiète des conséquences potentielles des fuites de pipelines sur l'eau potable locale. Elle souligne que la proposition de nouveaux pipelines pourrait compliquer les efforts du Canada pour atteindre ses objectifs climatiques. Massam évoque la mobilisation rapide des opposants si un projet est de nouveau proposé.

Elle rappelle que le projet de pipeline Energy East a été abandonné en 2017 après des années de retards et d'opposition. Pour elle, un déversement de pipeline serait catastrophique. La résistance à de tels projets, bien qu'elle ait ralenti leur avancement, pourrait être mise à l'épreuve par des changements politiques récents.

Évolution des positions politiques

Le gouvernement du Québec semble maintenant plus ouvert à des projets comme Energy East, qui aurait transporté plus d'un million de barils de pétrole par jour. Le premier ministre François Legault a récemment indiqué que la province examinerait les propositions si elles avaient une acceptabilité sociale.

Un sondage récent montre que le soutien pour de tels projets a augmenté, bien qu'une majorité reste opposée. Le Québec a également exprimé son intérêt pour un pipeline de gaz naturel vers la région de Saguenay, un projet qui avait été annulé en 2021 en raison de préoccupations environnementales.

Les enjeux économiques

Le chef conservateur Pierre Poilievre a fait de la relance de ces projets un élément central de sa campagne. Il propose la création d'un corridor énergétique pour acheminer le pétrole vers Saint John. Poilievre a également promis de révoquer la Loi C-69, qui permet d'évaluer les impacts environnementaux et sociaux des projets.

De son côté, le chef libéral Mark Carney a exprimé son ouverture aux pipelines, souhaitant que le Québec utilise le pétrole albertais plutôt que des importations américaines, mais uniquement avec le soutien des Premières Nations et de toutes les provinces.

Réactions des groupes environnementaux

Les groupes environnementaux au Québec s'opposent fermement à la relance de ces projets. Plus de 100 organisations ont signé une lettre qualifiant cette tentative de revival de projets d'un mirage politique, en raison de l'urgence de la transition vers les énergies renouvelables.

Les experts, comme Amy Janzwood de l'Université McGill, soulignent un changement politique dramatique. Ils mettent en garde contre l'opportunisme de certains groupes industriels qui cherchent à exploiter la situation actuelle pour promouvoir des projets de pipelines.

Conclusion

Les menaces de Donald Trump et la dynamique politique actuelle pourraient redéfinir le paysage énergétique au Québec. Bien que des projets comme Energy East suscitent un débat intense, les préoccupations environnementales et les besoins des communautés locales demeurent au cœur des discussions. L'avenir des pipelines au Canada dépendra de la capacité à concilier développement économique et protection de l'environnement.

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