En région, Rhône, le 15 octobre 2025, Ali Harbaoui, gérant de la maison Paneo à Bron, emploie dix personnes. Il regrette de devoir fermer sa boulangerie, dans laquelle il a tout investi, à cause de l'aménagement d'une voie de bus et d'une piste cyclable.
Difficile de croire que dans quelques mois, la Maison Paneo, une boulangerie située sur la très passante route de Genas à Bron, sera fermée. Ce mercredi matin, comme chaque jour, l’odeur du café chaud inonde la boutique. Les pains et viennoiseries sortent tout juste du four, et les clients attendent sagement leur tour.
Ali Harbaoui, le patron, n’a pas la mine des bons jours. « Je suis sous cachetons », confie-t-il. Le boulanger est déprimé et inquiet. Ce qui le préoccupe nuit et jour ? L’avenir de son commerce, menacé de fermeture, qui emploie dix salariés.
« La boulangerie tourne du feu de Dieu. Mais on veut nous tuer à cause d’une piste cyclable et d’une voie de bus qui doivent être aménagées devant chez nous », ajoute-t-il avec frustration.
Ali fait référence au projet de Sytral Mobilités de créer sur cette artère chargée en véhicules une ligne de bus à haut niveau de service (BHNS). Ce projet doit relier la Part-Dieu à Lyon au quartier des Sept-Chemins à Vaulx-en-Velin, couplé à une piste cyclable.
« Le projet a dû intégrer une infrastructure cyclable de trois mètres, minimum réglementaire », précise Sytral Mobilités. Ces évolutions ont nécessité d’adapter le profil de la voirie et les acquisitions foncières, justifiant ainsi le projet d’infrastructure.
Une partie du terrain sur lequel se trouvent la boutique et le parking de la boulangerie Paneo appartient à la copropriété voisine. Ces surfaces devraient être absorbées par l’aménagement de voirie. « Un accompagnement personnalisé a été proposé aux gérants », indique le syndicat des transports.
Sytral Mobilités explique avoir réalisé des études de faisabilité qui ont montré que le réagencement permettrait le maintien de l’activité commerciale. Cependant, Ali n’est pas convaincu : « On aurait 40 % de terrain en moins. Perdre quasiment six places de parking, c’est inacceptable. »
Les premiers coups de godet ont été donnés cette semaine devant l’entrée de la boulangerie. Un rendez-vous devant le juge de l’expropriation est prévu en fin d’année. Ali Harbaoui, dont le recours a été rejeté, déclare : « C’est cauchemardesque ! »
« Le juge va statuer sur notre sort et nous dire à quelle date on arrêtera », conclut-il, résigné face à cette situation qui menace son commerce construit il y a dix ans.
La situation de la boulangerie Paneo met en lumière les tensions entre développement urbain et commerce local. Ali Harbaoui se bat pour préserver son entreprise, mais l'avenir semble incertain. La lutte pour la survie de son commerce est emblématique des défis auxquels font face de nombreux commerçants.