La politique madrilène atteint un moment crucial en ce Deux de Mai. La faible rentabilité des deux ministres du bloc de gauche se distingue face à une droite qui, si des élections avaient lieu aujourd'hui, atteindrait des niveaux inédits dans la région. Isabel Díaz Ayuso, bien qu'elle ne prévoit pas d'avancer les élections, semble solidifier sa majorité absolue au sein de l'autonomie, un atout pour le Parti Populaire.
En effet, les 70 sièges qui soutiennent la présidente madrilène à l'Assemblée pourraient sembler insuffisants si la région était appelée à de nouveaux comices. Un sondage de Sigma Dos pour EL MUNDO indique que, à ce stade intermédiaire de la législature, le PP pourrait obtenir jusqu'à 73 sièges. Ayuso, qui a reçu 47,3% des voix en 2023, pourrait maintenant bénéficier du soutien de presque un électeur sur deux.
Ce pourcentage s'aligne sur les grandes majorités que le PP a déjà connues dans la Communauté de Madrid. Par exemple, Alberto Ruiz-Gallardón a atteint 51,07% en 1999, tandis qu'Esperanza Aguirre a obtenu 51,73% en 2011. Cela démontre la force persistante de ce parti dans la capitale. De plus, Vox, qui a obtenu 7,4% des voix en 2023, pourrait gagner un siège supplémentaire, atteignant 8,5% des intentions de vote.
Dans ce contexte, la droite frôle désormais les 60% des suffrages à Madrid. Les deux partis de droite, PP et Vox, progressent, tandis que le bloc de gauche, constitué de Más Madrid et du PSOE, peine à attirer des électeurs des formations conservatrices. Ces derniers concentrent leurs attaques sur la gestion d'Ayuso, notamment sur la crise des résidences durant la pandémie.
Les résultats du sondage révèlent que la gauche a perdu du terrain. En mai 2023, elle avait totalisé 36,6% des voix, mais ce chiffre est désormais tombé à 35,2%. Cette baisse est d'autant plus marquante que ni Más Madrid ni le PSOE-M n'étaient dirigés par des ministres lors des dernières élections. Actuellement, Mónica García et Óscar López, respectivement ministre de la Santé et ministre de la Transformation Digitale, ne semblent pas suffire à affaiblir le PP.
Les données de Sigma Dos montrent que López est le leader le moins apprécié, même parmi ses propres électeurs. Cette dynamique rompt le partenariat technique entre Más Madrid et le PSOE, qui étaient à égalité avec 27 sièges chacun. Si des élections avaient lieu, le PSOE dépasserait Más Madrid et deviendrait le principal opposant avec environ 20,4% des voix.
Bien que le PSOE puisse améliorer ses résultats par rapport aux précédentes élections, il resterait en dessous des performances de Gabilondo en 2015. Pendant ce temps, Más Madrid pourrait voir sa représentation diminuer à 20 ou 21 sièges. La situation actuelle indique que le soutien pour ce parti est en déclin, avec seulement 62,2% des voix de 2023 qui seraient confirmées aujourd'hui.
Cette instabilité pourrait offrir une opportunité à Podemos, qui a obtenu 4,8% des voix en 2023. Toutefois, les prévisions actuelles suggèrent qu'ils pourraient encore tomber à 3,3%. Si Podemos réussissait à entrer à l'Assemblée, cela fragmenterait davantage le bloc de gauche, qui pourrait maintenant rassembler 51 sièges au total, trois de moins qu'actuellement.
En somme, la dynamique électorale à Madrid montre un changement significatif en faveur de la droite, avec le PP et Vox cumulant potentiellement 85 sièges sur 135. La majorité requise étant de 68, le PP dispose d'une marge de manœuvre. La situation met en lumière la difficulté pour la gauche de conserver son électorat face à une droite en croissance, renforçant ainsi les enjeux pour les prochaines élections.