Pour de nombreux Palestiniens, une journée à la plage représente une évasion, aussi brève soit-elle, de la guerre. À Gaza, des centaines de personnes se dirigent vers le littoral pour trouver un répit face au stress quotidien de la survie. Cependant, même ces moments de joie sont souvent assombris par des souvenirs doloureux de proches perdus et la peur omniprésente d'une nouvelle tragédie.
Le vendredi dernier, l'air de la plage à Gaza City était rempli des éclats de rire d'enfants courant dans l'eau. Cette ambiance contrastait fortement avec la destruction environnante. Les adultes, cachés sous des parasols colorés, surveillaient leurs enfants qui jouaient dans la mer Méditerranée. Beaucoup portaient des vêtements ordinaires plutôt que des maillots de bain, courant vers leurs parents avec des t-shirts trempés.
Pour un moment, les pensées liées à la guerre étaient remplacées par des éclaboussures, des châteaux de sable et un sentiment de communauté. Toutefois, ces instants de bonheur sont souvent entachés par des souvenirs de ceux qui ne sont plus là. Umm Fadi Awad, une mère, a partagé son chagrin en se remémorant les jours plus sereins.
Umm Fadi Awad, âgée de 40 ans, a décrit la plage comme un espace vital pour respirer. Elle a exprimé son chagrin, se remémorant les temps où la plage était un lieu de paix. Sa famille a été déplacée plusieurs fois pendant la guerre, ce qui a profondément affecté son bien-être psychologique. La directrice régionale de l'OMS a souligné que le traumatisme collectif à Gaza est « profound et incommensurable ».
Heba Al-Masry, 36 ans, a également partagé ses craintes initiales à l'idée de venir à la plage. Cependant, voyant ses enfants désireux de jouer, elle a cédé. Elle a noté que tout avait changé depuis le début du conflit, transformant leur expérience de la plage en un rappel constant de leur perte de normalité.
Taghreed Al-Khairy, en larmes, a évoqué ses souvenirs de sorties nocturnes à la plage avec son fils. Ces moments de bonheur sont désormais assombris par la perte tragique de son fils, tué lors de la guerre. Elle a déclaré : « Tous nos souvenirs étaient ici, mais maintenant il n’y a plus de beaux souvenirs ». Son téléphone est rempli de photos, témoignant de ce qu'elle a perdu.
Ces visites à la plage offrent aux Gazaouis une occasion d'oublier, même brièvement, leurs problèmes. Mais elles sont aussi imprégnées de souvenirs douloureux et de la réalité persistante de la guerre. Les familles continuent de chercher des moments de répit au milieu du chaos.
Récemment, Hamas a libéré un otage américain, Edan Alexander, ce qui a suscité des espoirs pour un nouveau cessez-le-feu. Cette libération pourrait être un geste de bonne volonté à l'approche de la visite de Donald Trump au Moyen-Orient. Les conditions de vie à Gaza sont de plus en plus précaires, et les distributions alimentaires sont devenues chaotiques.
Les habitants espèrent que l'intervention internationale, notamment celle de Trump, pourrait apporter une stabilité tant attendue. Abla Abu Halima, une résidente de Gaza, a exprimé son espoir que la situation s'améliore. « Nous voulons de la sécurité pour nos enfants, de la nourriture et une éducation », a-t-elle déclaré, tout en attendant son tour pour recevoir de l'aide.
Alors que le soleil se couche sur cette journée presque normale à la plage, les familles retournent à leur réalité. Bien que ces moments de bonheur soient précieux, ils sont souvent entachés par la peur et l'incertitude. Les Gazaouis continuent de chercher des instants de répit dans un monde ravagé par la guerre, espérant un avenir meilleur pour leurs enfants.