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Comment préparer un plaignant à un contre-interrogatoire ?

Publié le : 11 mai 2025

Préparation des plaignants pour le contre-interrogatoire

Dans le cadre du procès pour agression sexuelle impliquant cinq joueurs de l'équipe junior de hockey du Canada, E.M. se prépare à entrer dans sa sixième journée de contre-interrogatoire. Ce processus exige un travail considérable, débutant plusieurs mois avant le procès. La préparation des témoins est cruciale pour garantir leur efficacité au tribunal.

Le processus de préparation

Selon des experts juridiques, la préparation des témoins commence bien avant le procès. Jacob Jesin, avocat basé à Toronto, souligne que cette préparation n'est pas une tâche de dernière minute. "C'est un peu comme des examens à l'université", explique-t-il. Les témoins doivent se préparer plusieurs semaines à l'avance, surtout si de nombreux documents sont impliqués.

Dawne Way, également avocate à Toronto, ajoute qu'elle organise plusieurs réunions pour passer en revue les éléments de preuve avec le témoin. "Je fais généralement un examen simulé où je joue le rôle de l'avocat de la Couronne", précise-t-elle. Cela aide le plaignant à se familiariser avec le processus.

Conserver son calme

Maintenir son calme durant le procès est essentiel. Jesin insiste sur l'importance de ne pas réagir avec colère ou défensive. "Cela ne va pas aider votre cas, peu importe le côté", dit-il. Les témoins doivent être conscients que des remarques sarcastiques peuvent être mal perçues par un jury ou un juge.

De plus, la gestion des émotions est primordiale. Les avocats conseillent aux témoins de prendre leur temps pour répondre aux questions. Cela peut renforcer leur crédibilité, car les détails de leur comportement et de leur langage corporel peuvent influencer la perception du jury.

Les défis du contre-interrogatoire

Le contre-interrogatoire peut être épuisant et déroutant, surtout lorsque plusieurs avocats questionnent le témoin. Christopher Sherrin, professeur de droit, explique que la fatigue peut s'installer, rendant difficile la concentration. "Il est possible que des questions similaires soient posées", dit-il, ce qui peut mener à la confusion.

Sherrin met également en garde contre le risque d'un contre-interrogatoire trop intense. "Cela peut avoir un effet inverse, amenant le jury à ressentir de la sympathie pour le témoin", souligne-t-il. L'équilibre entre préparation et authenticité est donc délicat à maintenir.

Importance du soutien

Way insiste sur l'importance d'un soutien solide pour les témoins pendant le procès. "Nous voulons que le procès se déroule sans accroc, sans que la crédibilité du témoin soit remise en question", explique-t-elle. Avoir un réseau de soutien, que ce soit des amis ou des professionnels, peut aider à atténuer le stress.

Il est également crucial d'expliquer aux témoins pourquoi il est interdit de discuter de leur témoignage pendant le contre-interrogatoire. Cela préserve l'intégrité de leur déposition et évite des complications potentielles.

Conclusion

La préparation des plaignants pour un contre-interrogatoire est un processus complexe et essentiel. Elle nécessite une planification minutieuse, un soutien émotionnel et une gestion efficace des émotions. Les avocats jouent un rôle clé pour aider les témoins à naviguer dans cette expérience difficile, tout en veillant à ce qu'ils restent crédibles et authentiques.

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