Le gouvernement prend des mesures pour contribuer à la lutte mondiale pour les terres rares, un enjeu majeur entre la Chine, les États-Unis et l'Europe. Le Ministère de la Transition Écologique a dévoilé un plan d'action comprenant 38 mesures pour promouvoir l'exploitation des matières premières essentielles présentes en Espagne.
Ce plan, qui est actuellement en consultation publique, est ambitieux mais manque d'un budget clair. Son développement dépendra en grande partie de la coopération des communautés autonomes, car les compétences minières sont déléguées à ces entités. En l'absence de budgets généraux, le ministère n'a pas encore attribué de financements spécifiques.
Le plan couvre la période de 2025 à 2029 et constitue le premier pas vers la feuille de route des matières premières à 2050. Le gouvernement a mis son développement en attente pour attendre les règlements de Bruxelles, ce qui explique son retard.
Le gouvernement fait face à un second défi : les communautés autonomes qui gèrent les projets miniers. Ces entités déterminent les délais et peuvent potentiellement bloquer les initiatives. Dans des régions comme la Galice, où l'opposition sociale est forte, la répartition des compétences devient cruciale.
Les projets miniers en Espagne se dirigent vers l'Europe. Si les autorités communautaires les jugent stratégiques, les communautés devront les traiter en priorité. En revanche, ceux non sélectionnés par Bruxelles ne bénéficieront pas de cette protection.
Le nouveau plan d'action prévoit l'adoption d'une nouvelle Loi sur les Mines. L'ancienne, datant de 1973, fonctionne bien mais nécessite des ajustements pour répondre aux nouveaux enjeux stratégiques. Cela implique de remplacer le charbon et l'uranium par des ressources comme le wolfram, le lithium, et le cobalt.
Ces matières premières sont essentielles pour des secteurs stratégiques tels que la technologie et les énergies renouvelables. Les terres rares, qui comprennent 17 éléments chimiques, sont particulièrement critiques dans ce contexte.
Le plan prévoit une collaboration étroite entre le secteur public et privé, incluant le financement d'études privées par l'État. En retour, les entreprises devront partager les résultats avec l'administration. Un inventaire des besoins en matières premières sera l'une des premières étapes.
Ce nouvel inventaire permettra de dresser une carte du potentiel minier national et d'évaluer les besoins par secteur. Les résultats ne seront pas immédiats et seront révisés tous les cinq ans, selon le ministère.
Le gouvernement prévoit une campagne publicitaire pour améliorer l'image de l'activité minière, souvent négligée. Un des messages clés sera l'impact économique de la mine. Pour chaque euro investi dans la recherche, il y a un effet d'entraînement de 992 euros dans le secteur minier.
Le ministère s'intéresse également à l'enseignement supérieur pour attirer des étudiants vers les carrières minières, afin de garantir un nombre suffisant de professionnels pour répondre à la demande future. Les prévisions indiquent une forte augmentation de la demande mondiale de minéraux.
Le gouvernement espagnol se lance dans une nouvelle ère d'exploitation minière tout en respectant des lignes rouges établies par la loi sur le climat. Le fracking et les nouveaux gisements d'uranium resteront interdits, garantissant une approche durable pour l'avenir.