Ione Belarra a clairement défini la direction de Podemos pour le prochain cycle électoral. Une des conclusions majeures est que beaucoup de choses doivent changer pour envisager un accord de réconciliation avec Sumar, comme le réclame Yolanda Díaz. En effet, le document politique présenté par la secrétaire générale lors du cinquième congrès du parti souligne un fossé entre les deux forces.
Le document de Belarra critique vivement le rôle de Yolanda Díaz et son projet politique. Il revendique le besoin d'une alternative de gauche autonome de Sumar, perçue comme une force intervenue par le PSOE. Ce texte met en lumière la nécessité pour Podemos de se positionner comme un acteur essentiel pour des politiques transformantes, contrairement à celles de droite actuellement mises en œuvre.
De plus, la thèse centrale défendue par Belarra est l'urgence de rétablir une gauche véritablement transformante. Elle affirme que l'« opération Sumar » vise à créer un espace manipulable à gauche du PSOE, avec l'aide des médias et de certains acteurs politiques, pour éviter toute volonté de transformation profonde.
Belarra insiste sur le fait qu'une gauche idéologiquement forte et capable doit se relever. La décision de Podemos de quitter Sumar en décembre 2023 est considérée comme une des plus judicieuses. Cela souligne l'existence d'un large espace électoral pour mobiliser ceux qui souhaitent voter pour une gauche véritablement transformante.
Après avoir traversé une période difficile, Belarra appelle à agir pour déployer différents mouvements et actions. Elle précise que son projet vise à mener une bataille culturelle contre la réaction et à construire une gauche qui ne soit pas sous influence du PSOE.
Pour que la gauche soit réellement autonome, il est crucial de ne pas suivre la direction politique du PSOE. Belarra souligne que l'avenir économique et médiatique des dirigeants ne doit pas dépendre de Ferraz. Cette autonomie politique est essentielle pour exprimer des vérités sans réserve.
Elle souligne la différence entre sa position, dénonçant le rôle de Sánchez, et celle des porte-parole de Sumar, qui soutiennent politiquement le gouvernement pour éviter des conflits. La mission de Podemos est donc de renforcer son organisation et de proposer un projet de pays, dont les lignes directrices sont également esquissées dans le document politique.
Les réflexions de Belarra montrent à quel point la situation de Podemos a évolué depuis son précédent congrès de juin 2021. À cette époque, le parti s'était unifié autour de l'objectif de voir Yolanda Díaz devenir la première femme présidente. Cependant, les tensions ayant suivi l'accord avec Sumar pour les élections de juillet 2023 ont conduit Belarra à mettre à jour le document politique.
Cette mise à jour a effacé toute référence à Díaz et a imposé des exigences strictes pour tout futur accord, incluant des primaires ouvertes et le respect de l'autonomie politique. Les blessures causées par l'exclusion de certains dirigeants de la liste au Congrès restent présentes, soulignant les défis auxquels le parti fait face.
En résumé, le parcours de Podemos est marqué par des défis internes et externes. La volonté de Belarra d'affirmer une gauche autonome et de renforcer son organisation témoigne d'une stratégie claire pour l'avenir. La dynamique actuelle nécessite une réflexion approfondie sur l'identité et les objectifs de Podemos dans le paysage politique espagnol.