Les familles de deux hommes tués par la police de Nunavik demandent une rencontre avec le premier ministre du Québec. Elles exigent des changements significatifs au sein du service de police, notamment le démantèlement des armes des agents locaux. Depuis 2017, on a enregistré 17 décès liés à des interventions policières dans cette région.
Mark R Annanack, âgé de 35 ans, a été abattu par la police de Nunavik à Kangiqsualujjuaq le 6 mai 2025. Sa famille a co-signé une lettre appelant à des changements au sein du Nunavik Police Service. David Annanack, son père, a reconnu que son fils avait eu des problèmes avec la loi, mais il soulignait son bon cœur.
Selon David, Mark attendait que la police vienne le chercher pour l'emmener en prison. Malheureusement, lorsque les agents l'ont aperçu, ils ont tiré deux fois. L'enquête du Bureau des Enquêtes Indépendantes (BEI) est toujours en cours, mais les premiers éléments suggèrent qu'un individu armé d'un objet tranchant était impliqué.
La lettre signée par Annanack et Garnet Papigatuk, qui a survécu à une fusillade policière en novembre 2024, contient trois demandes clés. Ils souhaitent que la province démantele les armes des policiers, qu'elle lance une enquête publique sur le Nunavik Police Service et qu'elle crée une équipe dédiée à la réconciliation.
Le maire d'Inukjuak, Bobby Epoo, a exprimé son inquiétude face à la situation actuelle. Il a évoqué le choc persistant au sein de la communauté après la dernière fusillade. Epoo a également critiqué la formation des policiers, affirmant qu'elle ne reflète pas les réalités culturelles du Nord.
En réponse à la lettre, le ministre de la Sécurité publique, François Bonnardel, a exprimé ses condoléances aux familles touchées. Il a souligné l'importance de laisser le BEI terminer ses enquêtes avant de prendre des décisions. Il a également reconnu la perte de confiance entre la population de Nunavik et son service de police.
Le gouvernement régional, le Kativik Regional Government (KRG), a lancé un audit indépendant du service de police après la mort d'Annanack. Le KRG a exprimé son soutien à l'autonomie du Nunavik Police Service tout en cherchant à améliorer la situation.
Mary Arngaq, vice-présidente du KRG, a déclaré que les fusillades mortelles répétées empêchent la communauté de guérir. Elle a insisté sur la nécessité de collaborer avec la police pour prévenir et désamorcer les situations potentiellement mortelles. Les familles demandent un changement immédiat pour protéger les citoyens de Nunavik.
Les événements tragiques survenus à Nunavik soulignent l'urgence de réformer le service de police local. Les familles des victimes, ainsi que la communauté, appellent à des actions concrètes pour éviter de futures tragédies. Il est essentiel que le gouvernement prenne ces préoccupations au sérieux et agisse rapidement.