La Policía Nationale a récemment mis en lumière des liens troublants entre un ancien président et le narcotrafic. Le cas implique Gustavo Matos, actuel vice-président du Parlement des Canaries. Un rapport d'Asuntos Internos a révélé des interactions suspectes entre Matos et des membres d'une organisation criminelle.
Selon le rapport, Matos aurait joué un rôle de médiateur entre la hiérarchie criminelle et la Delegación del Gobierno. Son objectif était d'entraver les inspections des clubs cannabiques, qui servaient de couverture pour le trafic de cocaïne et d'héroïne à Tenerife. Ces activités criminelles se déroulaient « à toutes heures », selon les enquêteurs.
En plus de ses fonctions officielles, Matos est un membre influent du PSOE aux Canaries. Il est perçu comme un proche du ministre de la Politique Territoriale, Ángel Víctor Torres. Ce lien soulève des questions sur l'intégrité des institutions politiques face à la criminalité organisée.
La police a également impliqué des personnalités de la sécurité, comme Francisco Moar, ancien chef de la police. Moar a été écarté en raison de mauvaise praxis, mais reste sous enquête. De plus, David Izquierdo, ancien chef de la Sécurité Citoyenne, a été accusé d'avoir protégé le réseau criminel.
Les clubs liés à cette affaire appartiennent à Mohamed Derbah, un homme d'affaires libanais en prison depuis mai. Matos aurait proposé des solutions pour atténuer la pression policière sur ces établissements, ce qui soulève des préoccupations quant à l'abus de pouvoir.
Des réunions ont eu lieu entre Matos et Derbah, où des discussions sur des contacts politiques ont été évoquées. Matos a assuré à Derbah qu'il pouvait parler au délégué du gouvernement pour faire cesser les inspections. Ce type de comportement soulève des inquiétudes sur la normalisation des activités criminelles au sein des cercles politiques.
Lors d'une rencontre dans un café, Matos a exprimé sa volonté d'aider Derbah, tout en minimisant les risques. Les échanges entre eux étaient empreints de confiance, ce qui témoigne d'une complicité inquiétante.
Derbah a également évoqué des menaces, suggérant que des incidents pourraient survenir si les actions policières continuaient. Ces déclarations montrent une volonté d'intimidation face aux interventions des autorités. Il a été rapporté que plusieurs véhicules ont été incendiés en réponse aux opérations policières.
De plus, des discussions ont eu lieu concernant des investissements dans des cultures de marihuana, qui seraient déguisées en plantations légales. Matos a qualifié cela de « business du siècle », ce qui souligne l'ampleur de l'implication criminelle dans le secteur économique local.
Cette affaire soulève des questions cruciales sur l'intégrité du système politique aux Canaries. Les liens entre Gustavo Matos et le narcotrafic mettent en lumière les défis auxquels sont confrontées les autorités. La nécessité d'une transparence et d'une responsabilité est plus pressante que jamais pour restaurer la confiance du public.