La police d'Afrique du Sud est actuellement très active dans la recherche des suspects impliqués dans le meurtre de Muhsin Hendricks, considéré comme le premier imam gay ouvertement. Selon le ministre adjoint de la Justice, Andries Nel, l'enquête avance rapidement. Hendricks, âgé de 57 ans, a été abattu en pleine journée dans la ville côtière de Gqeberha.
Des images de vidéosurveillance montrent un individu masqué sortant d'un camion qui bloquait le véhicule de Hendricks, tirant ensuite à travers la fenêtre. Cet acte de violence a choqué la communauté LGBTQ+ et au-delà, soulignant les dangers auxquels sont confrontées les personnes marginalisées.
Andries Nel a déclaré qu'il était encore trop tôt pour déterminer si le meurtre était un crime de haine. Cependant, il a reçu des informations de la ministre adjointe de la Police, Polly Boshielo, concernant les efforts des forces de l'ordre pour retrouver les meurtriers. La communauté musulmane, bien que divisée sur les questions d'orientation sexuelle, a condamné cet assassinat.
Le Conseil judiciaire musulman d'Afrique du Sud (MJC) a exprimé sa profonde tristesse, affirmant que Hendricks était un modèle pour la société. Le MJC a réaffirmé son engagement en faveur de la coexistence pacifique et du respect mutuel, même en cas de désaccords.
Muhsin Hendricks a fait son coming-out en 1996, un acte qui a choqué la communauté musulmane plus large de son domicile à Cape Town. Il a fondé "The Inner Circle", une organisation qui soutient les musulmans queer, et a établi la mosquée inclusive Masjidul Ghurbaah. Son travail a défié les interprétations traditionnelles de l'islam.
En 2022, il a été le sujet d'un documentaire intitulé "The Radical", où il a partagé ses réflexions sur les menaces qu'il avait reçues. Il a déclaré que le besoin d'authenticité surpassait sa peur de la mort. Hendricks a toujours plaidé pour un dialogue interreligieux et l'importance de la santé mentale au sein des communautés religieuses.
Bien que l'Afrique du Sud ait été pionnière en matière de droits LGBTQ+, avec une constitution qui protège contre la discrimination liée à l'orientation sexuelle, les personnes LGBTQ+ continuent de faire face à des discriminations et à des violences. Le pays a l'un des taux de meurtre les plus élevés au monde, ce qui complique encore la situation pour la communauté.
Hendricks a souvent souligné que la religion ne devrait pas être perçue comme l'ennemi des individus LGBTQ+. Son message de respect et de compréhension résonne encore aujourd'hui, alors que la communauté continue de lutter pour ses droits et sa sécurité.
Le meurtre de Muhsin Hendricks met en lumière les défis auxquels sont confrontées les personnes LGBTQ+ en Afrique du Sud. Alors que la police intensifie son enquête, les réactions de la communauté montrent une volonté de répondre à la violence par la solidarité et la résilience. L'héritage de Hendricks perdurera, inspirant des générations à poursuivre la lutte pour l'égalité et la dignité.