Dans ses premières semaines de retour au Bureau ovale, le président américain Donald Trump a pris plusieurs décisions extraordinaires en matière de politique étrangère. Il a menacé d'annexer le Groenland, annoncé des plans pour "prendre le contrôle" de Gaza, et a commencé à retirer les États-Unis de l'Organisation mondiale de la santé (OMS) et de l'accord de Paris sur le climat. De plus, il a fermé l'Agence américaine pour le développement international (USAID), l'agence principale d'aide à l'étranger du gouvernement.
Selon une récente enquête du Pew Research Centre, beaucoup de ces décisions ne sont pas populaires parmi les Américains ordinaires. Cette enquête a interrogé 3 605 adultes américains fin mars, juste avant que Trump n'impose des tarifs douaniers importants sur les pays du monde entier.
La majorité des répondants (54%) ne pensent pas que les États-Unis devraient annexer le territoire danois du Groenland. Bien que Trump ait intensifié son discours sur "l'obtention" du Groenland, seulement 23% croient qu'il poursuivra réellement ce plan. En revanche, 34% estiment qu'il ne le mettra pas en œuvre.
Concernant Gaza, 62% des Américains s'opposent à la proposition de Trump de relocaliser deux millions de Palestiniens dans des pays voisins, sans droit de retour. Cela a été qualifié par l'ONU de "nettoyage ethnique". À peine 15% des sondés soutiennent cette idée, tandis que 38% pensent qu'il est très peu probable que Trump passe à l'action.
Trump a signé des ordonnances exécutives pour retirer les États-Unis de l'OMS et de l'accord de Paris sur le climat, tout en annonçant la fermeture de l'USAID. Plus de 80% des programmes de l'USAID sont "officiellement terminés". L'enquête révèle que 45% des Américains désapprouvent la fin des programmes de l'USAID, tandis que 35% les approuvent.
De plus, 46% ne sont pas d'accord avec le retrait de l'accord de Paris, et 52% désapprouvent le retrait de l'OMS. Ces résultats montrent que plus d'Américains désapprouvent ces décisions qu'ils ne les approuvent, bien que les chiffres ne soient pas écrasants.
Au début de son second mandat, Trump a déclaré qu'il travaillerait "très étroitement" avec le président russe Vladimir Poutine pour mettre fin à la guerre en Ukraine. Cependant, 43% des répondants estiment que Trump favorise trop la Russie, contre 31% qui pensent qu'il maintient un bon équilibre.
Malgré cela, Trump a exprimé sa colère envers Poutine concernant les négociations en Ukraine. En parallèle, sa relation avec le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu s'est renforcée cette année, ce qui a suscité des interrogations sur ses préférences entre Israéliens et Palestiniens.
Bien que le Pew Research Centre soit non-partisan, les résultats montrent que 64% des répondants se décrivant comme Républicains soutiennent les décisions de Trump, comme la fin de l'USAID. En revanche, seulement 9% des Démocrates ou des personnes penchants vers ce parti partagent ce sentiment, indiquant un haut niveau de polarisation.
Les recherches suggèrent également que les adultes plus âgés soutiennent davantage les actions de politique étrangère de Trump par rapport aux jeunes adultes. Pew a également posé des questions sur les tarifs douaniers imposés à la Chine, bien que cette enquête ait été réalisée avant l'escalade actuelle de la guerre commerciale.
Les opinions des Américains sur les politiques étrangères de Donald Trump révèlent des divisions claires. Alors que certains soutiennent ses décisions, beaucoup expriment des préoccupations quant à ses approches envers le Groenland, Gaza, et les relations internationales. Cette situation démontre l'importance des perceptions publiques dans la formulation de la politique étrangère.