Un ancien employé d'Ecopetrol, un géant énergétique colombien, a révélé des informations alarmantes sur la pollution causée par l'entreprise. Selon les données divulguées, plus de 800 sites ont été contaminés par le pétrole entre 1989 et 2018, affectant des sources d'eau et des zones humides riches en biodiversité.
Les données divulguées indiquent qu'environ un cinquième des sites pollués n'ont pas été signalés par Ecopetrol. La société, qui prétend respecter la législation colombienne, a pourtant été impliquée dans des centaines de déversements de pétrole depuis cette période. Son principal site de raffinage est situé à Barrancabermeja, le long du fleuve Magdalena.
La région est un habitat pour des espèces menacées telles que les manchots et les tortues de rivière. Lors d'une visite, des membres de la communauté de pêche ont signalé des poissons dégageant une odeur de pétrole lors de leur cuisson. Cela soulève des inquiétudes quant à l'impact de la pollution sur la faune locale.
Yuly Velásquez, une pêcheuse locale, a déclaré que des animaux morts, y compris des manchots, avaient été trouvés dans la région. Elle a constaté une massacre de la faune, avec de nombreux animaux retrouvés morts, dont des buffles et des caïmans. Les pêcheurs surveillent la biodiversité des zones humides, qui sont essentielles pour l'écosystème local.
La communauté locale est préoccupée par l'impact de la pollution sur leur mode de vie. Les menaces d'extinction de certaines espèces soulignent l'urgence d'une réponse adéquate à cette crise environnementale.
Andrés Olarte, le lanceur d'alerte, a partagé des données sur la pollution d'Ecopetrol après avoir quitté l'entreprise en 2019. Il a signalé que certaines informations étaient cachées aux autorités colombiennes. Selon lui, des catégories dans les bases de données indiquent quels sites sont cachés des autorités.
Olarte a également révélé que des incidents de pollution n'avaient pas été entièrement nettoyés, certains sites étant pollués depuis plus d'une décennie. Il a fourni des preuves de l'inaction de l'entreprise face à la pollution.
Les défenseurs de l'environnement, comme Velásquez et Olarte, ont reçu des menaces de mort après avoir dénoncé Ecopetrol. Ces menaces soulignent les dangers auxquels sont confrontés ceux qui s'opposent à la pollution. Olarte a même reçu des appels anonymes le menaçant de mort.
Malgré ces menaces, Velásquez continue de parler au nom de sa communauté. Elle est maintenant protégée par des gardes du corps financés par le gouvernement, mais les menaces persistent. La situation en Colombie est alarmante, car le pays est considéré comme l'un des plus dangereux pour les défenseurs de l'environnement.
Les révélations sur la pollution par Ecopetrol soulèvent des questions importantes sur la responsabilité environnementale et la protection des écosystèmes en Colombie. Les lanceurs d'alerte comme Olarte et Velásquez jouent un rôle crucial dans la lutte pour la justice environnementale. Leur détermination à dénoncer les abus est essentielle pour protéger l'avenir de leur région et de ses ressources naturelles.