Marne : Après l'accident du méthaniseur, aucune pollution de l'eau du Grand Reims pour l'instant

Accidents sur le site de méthanisation

Dans la région de Marne, les résidus chargés d'azote sont encore bien visibles sur le site de l’usine de méthanisation Methabaz à Bourgogne-Fresne. Deux accidents ont conduit à l’arrêt d’une partie de la production de biogaz dans ce petit village de 1 500 âmes au nord de Reims.

Le premier incident est survenu le 9 février avec l’effondrement du toit d’un des trois digesteurs. Le second a eu lieu le 17 février, impliquant une poche de digestat, déversant près de 1 000 m³ de liquide noir sur le site et dans les champs voisins.

Réactions des autorités

La préfecture de la Marne a pris un arrêté de mesures d’urgence le 26 février. Cet arrêté prescrit la gestion de la pollution, l’encadrement de la remise en service des installations impactées et la surveillance de la qualité de l’eau. Les terres agricoles pourraient être affectées par le digestat, mais la direction de l’eau et de l’assainissement du Grand Reims assure que les captages ne sont pas impactés à ce stade.

L’entreprise SAS Methabaz a déclaré prendre des mesures pour contenir le déversement du digestat. Le pompage des bassins a été rapidement amorcé, et le curage des espaces verts ainsi que des routes est en cours pour limiter les infiltrations dans le sol.

Inquiétudes des riverains

Sébastien Almagro, président de l’association de défense de la nature, conteste les actions mises en place. En tant que riverain, il exprime son inquiétude : « Ça se passe sous mes fenêtres, mais depuis l’accident, je n’ai pas vu de semi-remorque passer pour les opérations de pompage. »

Il souligne les risques potentiels pour la nappe phréatique et la qualité de l’eau. Almagro attend un contrôle attentif de l’État pour réparer les dommages sur le long terme. Le risque d'explosion, dû à l'effondrement du toit d'un digesteur, demeure une préoccupation majeure.

Contexte et lutte judiciaire

L’association se bat depuis des années contre ce site de méthanisation. La bataille judiciaire se poursuit, mais la production industrielle a démarré en septembre 2022. Almagro déclare qu'il n'est « pas tranquille, ni en sécurité » face à cette installation.

Il rappelle que les craintes concernant cette installation avaient été soulevées au tribunal, mais sans écho. La situation actuelle souligne les tensions entre les besoins énergétiques et la sécurité environnementale.

Conclusion

Les récents incidents sur le site de Methabaz à Bourgogne-Fresne soulignent les défis liés à la méthanisation. Les préoccupations des riverains et les mesures d’urgence prises par les autorités mettent en lumière la complexité de la gestion des installations de biogaz. L’avenir de ce projet reste incertain, et les enjeux environnementaux demeurent cruciaux.