Les microplastiques sont devenus une préoccupation majeure dans nos fleuves européens. Une expédition menée par Tara Microplastiques a mobilisé 40 scientifiques de divers laboratoires. Ces recherches révèlent l'ampleur de la pollution dans des cours d'eau emblématiques comme la Seine et la Tamise.
Quatorze études publiées dans la revue Environmental Science and Pollution Research montrent que la pollution touche tous les fleuves européens étudiés. Jean-François Ghiglione, expert en écotoxicologie, souligne que la situation est alarmante. Les microplastiques, souvent invisibles, sont présents en grande quantité dans ces cours d'eau.
Dans des fleuves tels que l'Elbe et le Rhône, une méthode d'analyse rigoureuse a été appliquée. Les échantillons ont été prélevés à l'embouchure et en amont, révélant des niveaux préoccupants de microplastiques, souvent inférieurs à 5 millimètres.
Les scientifiques ont identifié diverses sources de microplastiques. On y trouve des fibres textiles issues du lavage, ainsi que des microparticules provenant de l'usure des pneus. Ces contaminants sont omniprésents, et leur impact sur l'environnement est de plus en plus étudié.
Jean-François Ghiglione note que, dans le Rhône, on détecte jusqu'à 3 000 particules par seconde. Bien que ces chiffres soient inférieurs à ceux des fleuves les plus pollués au monde, ils restent préoccupants compte tenu des volumes d'eau concernés.
Une avancée dans les méthodes d'analyse a révélé que la masse des microplastiques invisibles est plus élevée que celle des plus gros. Ces particules, bien que difficiles à détecter, sont ingérées par de nombreux organismes aquatiques. Cela soulève des questions sur les risques pour la biodiversité.
Une étude a même identifié une bactérie virulente sur un microplastique dans la Loire, capable d'infecter l'Homme. De plus, un quart des microplastiques trouvés proviennent de plastiques primaires industriels, également appelés « larmes de sirène ».
Les résultats de cette recherche soulignent l'importance d'une action immédiate. Jean-François Ghiglione appelle à une réduction significative de la production de plastique primaire. La pollution plastique est désormais reconnue comme un problème mondial qui nécessite une collaboration internationale.
Les scientifiques ont renoncé à établir un classement des fleuves en raison de données insuffisantes. Ils constatent plutôt une pollution diffuse, provenant de multiples sources. Cela met en lumière la nécessité d'une approche globale pour lutter contre cette crise environnementale.
Les microplastiques représentent un défi environnemental majeur dans les fleuves européens. Les études récentes montrent une pollution omniprésente et inquiétante. Il est crucial d'agir pour réduire la production de plastique et protéger nos écosystèmes aquatiques. L'avenir de nos cours d'eau en dépend.