Le groupe sidérurgiste ArcelorMittal fait face à de graves accusations concernant la pollution industrielle dans la région de Fos-sur-Mer. Le parquet de Marseille a annoncé que le groupe est mis en examen pour « mise en danger d’autrui » et « faux et usage de faux ». Ces accusations sont le résultat d'une plainte déposée par 300 riverains et associations.
Les plaignants affirment que le groupe a exposé la population locale à des polluants illégaux. En réponse, ArcelorMittal a déclaré qu'il « coopère pleinement avec les autorités » tout en contestant fermement les accusations portées contre lui.
ArcelorMittal a été placé sous contrôle judiciaire, avec une caution de 250 000 euros et une garantie bancaire de 1,7 million d’euros. Le procureur de la République, Nicolas Bessone, a confirmé ces détails. Ces mesures visent à encadrer les opérations du groupe pendant l'enquête.
La situation a suscité des inquiétudes parmi les habitants de Fos-sur-Mer, qui craignent pour leur santé et leur environnement. Le groupe doit maintenant faire face à ces préoccupations tout en continuant ses activités.
ArcelorMittal affirme avoir investi plus de 735 millions d’euros depuis 2014 pour moderniser ses installations. Ces efforts visent à réduire les niveaux d’émissions, qui sont de plus en plus surveillés. Selon le groupe, cela a permis de diminuer les émissions atmosphériques de 70 % par rapport à 2002.
Le groupe souligne qu'il s'efforce de respecter des seuils normatifs toujours plus exigeants. Malgré ces investissements, la situation actuelle soulève des questions sur l'efficacité de ces mesures dans le cadre des accusations en cours.
ArcelorMittal a exploité deux hauts-fourneaux à Fos pendant de nombreuses années. Cependant, l'un d'eux a été arrêté en 2023 en raison d'une baisse de la consommation d’acier. Le site a une capacité de production de plus de 4 millions de tonnes par an, mais produit entre 2 et 3,5 millions selon les besoins du marché.
En moyenne, les émissions directes de CO2 du site ont atteint 5,6 millions de tonnes par an au cours des cinq dernières années. ArcelorMittal Méditerranée est également un employeur important dans la région, avec environ 2400 salariés et 1100 sous-traitants.
Les accusations portées contre ArcelorMittal soulèvent des questions cruciales sur la responsabilité environnementale des grandes entreprises. Alors que le groupe continue de contester ces accusations, la situation met en lumière les défis auxquels les industries doivent faire face pour concilier production et protection de l'environnement.