Le Juzgado de Instrucción n° 27 de Barcelone a récemment rejeté une demande pénale déposée par un professeur et une ex-professeure du Real Club de Polo de Barcelone. Cette demande visait le directeur de l'école infantile, D.P., pour des accusations de harcèlement sexuel, ainsi que la Junta Directiva pour son inaction face à ces faits. Le tribunal a estimé qu'il n'y avait pas de délit pénal, mais plutôt des « vexations légères ».
Le jugement, daté du 19 mars, indique que bien que le comportement de D.P. ait été inapproprié, il ne constitue pas un harcèlement sexuel. Les commentaires à caractère sexuel qu'il aurait adressés à ses subordonnés n'ont pas été jugés suffisants pour établir un délit. Cependant, le tribunal a reconnu que le club aurait pu nuire aux deux enseignants, ouvrant ainsi la voie à une demande civile.
Le juge a précisé que les remarques de D.P., telles que « Quels beaux seins tu as ! » et « As-tu beaucoup couché cet été ? », ne peuvent pas être qualifiées de harcèlement. En effet, lorsqu'il s'est adressé aux enseignants, il n'a pas fait référence à des demandes de service ou de changement de comportement. Le juge a donc conclu que les commentaires n'étaient pas accompagnés d'une demande de faveur sexuelle.
Pour le juge, la qualification correcte du délit serait celle de « vexation injuste de caractère léger », selon l'article 173.4 du Code pénal. Cette infraction est punie par des sanctions allant de la localisation permanente à des travaux d'intérêt général. Le juge a également souligné que les comportements de D.P. créaient une situation humiliant pour les victimes.
Bien que la voie pénale ait été classée sans suite, le juge a mis en lumière la responsabilité de la Junta Directiva du club. Il a noté que la sanction légère infligée à D.P.—deux jours de suspension et un cours—n'était pas suffisante, surtout après que l'enquête interne ait confirmé ses comportements inappropriés. Cela a causé un préjudice aux deux enseignants, pouvant entraîner une responsabilité légale pour le club.
Le juge a également mentionné qu'il pourrait y avoir une responsabilité éthique de la Junta pour ne pas avoir pris des mesures plus sévères. Cela soulève des questions sur la gestion des comportements inappropriés au sein de l'organisation, notamment en ce qui concerne les employés travaillant avec des mineurs.
En réponse à la décision du tribunal, la défense des enseignants prévoit de déposer un recours de réforme cette semaine. Si ce recours est rejeté, ils envisagent de faire appel devant la Audiencia Provincial de Barcelone. Cette situation met en lumière les défis liés à la gestion des comportements inappropriés dans le milieu sportif et éducatif.
Le rejet de la demande pénale souligne des questions complexes autour du harcèlement et des responsabilités des organisations. Bien que le tribunal n'ait pas trouvé de délit pénal, il a reconnu la nécessité d'une réflexion éthique au sein du club. La suite de cette affaire pourrait avoir des implications importantes pour la gestion des comportements au sein des institutions sportives.