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Marco Polo à la cour de Xi

Publié le : 13 avril 2025

Introduction

Un des épisodes marquants de l'histoire du PCE est le voyage de Santiago Carrillo et d'autres dirigeants en Chine en 1971. À cette époque, Carrillo cherchait à réorienter le PCE vers des positions moins dépendantes de l'URSS. Visiter le principal adversaire de Moscou semblait être une idée judicieuse.

Le voyage en Chine

Selon Gregorio Morán, le but de ce voyage était avant tout le voyage lui-même. Ni Carrillo ni ses compagnons ne comprenaient vraiment la situation en Chine pendant la Révolution Culturelle. À son retour, Carrillo a simplement déclaré que « le peuple se nourrit très bien ».

Ce voyage avait pour objectif de montrer une certaine indépendance, mais il a surtout révélé un manque de compréhension des réalités chinoises. La situation actuelle rappelle cette époque, alors que Pedro Sánchez a récemment effectué un voyage symbolique en Chine.

Le voyage de Pedro Sánchez

Le président espagnol ne cherche pas à imiter Carrillo, mais son voyage a suscité des interrogations sur son objectif réel. Comme à l'époque, l'accent est mis sur le voyage lui-même plutôt que sur son contenu. Sánchez veut réduire la dépendance des États-Unis après les mesures tarifaires de Trump.

Sa déclaration a laissé une impression étrange, comme si l'Espagne était en quête d'un nouveau partenariat. Le gouvernement espère que ce voyage apportera des investissements inattendus, mais cela soulève des doutes quant à sa pertinence.

Les implications de la relation avec la Chine

Le voyage de Sánchez en Chine, bien que présenté comme un pas vers le libre commerce, soulève des questions. L'historien Frank Dikötter souligne l'incompréhension occidentale face à Pékin. Alors que certains voient des travailleurs enthousiastes adoptant le capitalisme, lui évoque un silence cynique dominant la société.

De plus, la perception de Xi Jinping comme un « partenaire indispensable » est contestée par Dikötter, qui rappelle que les dirigeants chinois considèrent la démocratie comme une farce. Cette dynamique pourrait avoir des conséquences graves pour l'Espagne.

Les leçons du passé

Il est essentiel de se souvenir que l'Espagne entretient une relation avec la Chine depuis plusieurs décennies. Les ours pandas offerts par Deng Xiaoping à Juan Carlos et Sofia en sont un symbole. Cependant, présenter la relation avec Pékin comme une alternative à Washington est problématique.

Le ministre Albares a même évoqué l'idée de « laisser une empreinte profonde en Asie ». Cela montre l'ambition du gouvernement, mais il est crucial de rester vigilant face aux implications de cette relation, surtout si cela signifie que Xi pourrait influencer l'Espagne.

Conclusion

En somme, le voyage de Sánchez en Chine est une tentative de réaffirmer l'indépendance de l'Espagne. Cependant, il est important de garder à l'esprit les leçons du passé, notamment l'expérience de Carrillo avec le PCE. La recherche de nouveaux partenariats doit être menée avec prudence pour éviter des conséquences indésirables.

Polo - Marco Polo à la cour de Xi