Dans la région de l’Aube, Gérard Hotte, président du Syndicat cidricole du Pays d’Othe, souhaite mettre en avant les particularités des pommes locales. Récemment, le syndicat a déposé une demande d’indication géographique protégée (IGP) pour le cidre à Épernay. Ce processus, débuté en 2021, est le fruit d’un long travail.
La crise sanitaire a poussé les producteurs de cidre et de jus de pomme à relancer cette démarche. Les scandales alimentaires récents ont renforcé la nécessité de protéger les produits du territoire, qui s'étend sur l’Aube et l’Yonne.
En plus du cidre, un second dossier concernant le pur jus de pomme du Pays d’Othe sera bientôt soumis à l’INAO. Bien que le cidre soit souvent mis en avant, c’est le jus de pomme qui est produit en plus grande quantité, avec environ 250 000 litres chaque année.
Gérard Hotte souligne l’importance de cette reconnaissance pour le territoire. Les producteurs veulent faire reconnaître leur typicité, surtout pour le jus de fruit, un domaine où aucune demande d’IGP n’a été faite précédemment en France.
Le Pays d’Othe cultive une quarantaine de variétés de pommes, dont certaines sont exclusivement destinées à la production de cidre et de jus. Ces pommes, souvent trop acides pour être consommées crues, apportent un goût unique au jus. Gérard Hotte précise que le pur jus de pomme est un assemblage de plusieurs variétés, similaire à la vinification.
Les producteurs ont établi une grille de dégustation et collaborent avec des œnologues pour élever la qualité de leur produit. Ils souhaitent que le jus de pomme soit apprécié comme un bon vin, en mettant en avant ses saveurs et son terroir.
Malgré le succès croissant de leurs produits, les producteurs veulent aller plus loin avec ces deux IGP. Cela représente une protection pour leur territoire et leur savoir-faire. Les sols argileux et limoneux du Pays d’Othe confèrent aux pommes des saveurs particulières, distinctes des autres régions de France.
La majorité des producteurs ont adhéré au syndicat et à la démarche IGP, marquant la fin des querelles entre les différentes parties du Pays d’Othe. Les nouvelles générations apportent un nouvel élan à cette initiative, permettant de préserver un savoir-faire précieux.
Les dossiers d’IGP, bien que complexes à monter, sont essentiels pour l’avenir des jeunes producteurs. Gérard Hotte souligne l’importance de ce renouveau générationnel, avec de nombreux enfants et petits-enfants reprenant les exploitations familiales. Le Pays d’Othe souhaite faire connaître son savoir-faire et ses produits de qualité.
En conclusion, la démarche d’obtention des IGP pour le cidre et le jus de pomme représente une étape cruciale pour la valorisation des produits du Pays d’Othe. Les producteurs sont déterminés à protéger leur héritage et à promouvoir la richesse de leur territoire.