Une Première Nation de l'Intérieur de la Colombie-Britannique bloque l'accès au site de construction du pont R.W. Bruhn à Sicamous. Cette action fait suite à l'exclusion présumée de ses travailleurs et entreprises du projet d'infrastructure financé par le gouvernement. Les membres de la Première Nation Splatsin affirment avoir été écartés de l'accord de partenariat.
Depuis 10 heures, ce lundi, quatre camions-bennes de la Splatsin Development Corporation (SDC) se sont positionnés à chaque extrémité du pont, stoppant ainsi la construction d'un nouveau pont à quatre voies. Cette action a été initiée par la Première Nation Splatsin et la SDC en réponse à ce qu'ils décrivent comme un schéma d'accords non respectés par les entreprises engagées.
Le Kukpi7 (Chef) Mike Christian, président du conseil d'administration de la SDC, a déclaré : "C'est notre seul recours... établir ces blocages pour attirer l'attention." Selon lui, la communauté est en lutte pour des opportunités économiques qui sont vitales pour ses membres, souvent en situation d'impoverissement.
Le projet de remplacement du pont est mené par un partenariat entre Aecon et Emil Anderson Construction, qui réalise un projet de 224 millions de dollars pour la province. Ce projet comprend la construction d'un nouveau pont multi-usages, l'élargissement de la route et des mises à jour des intersections.
Malgré la localisation sur le territoire Secwépemc, la SDC affirme que la communauté a été écartée d'une participation significative. Grahame Go, PDG de la SDC, a déclaré que ce qui était présenté comme une opportunité de deux ans s'est transformé en seulement trois mois de travail significatif.
Parmi les griefs exprimés par la Première Nation Splatsin, on note la suppression d'un véhicule médical d'urgence géré par des Autochtones et l'exclusion des camions de la SDC malgré un accord de transport 50/50. De plus, des changements de programme fréquents ont engendré une insécurité d'emploi pour les équipes autochtones.
La nation a également signalé que des travailleurs autochtones étaient parfois renvoyés chez eux sans explication, et que des accords d'achat de carburant bénéficiant aux fournisseurs autochtones avaient été "sabotés". Christian a exprimé clairement les attentes de la communauté : "Un accord signé du ministère des Transports ou des deux entreprises pour résoudre ce problème."
Dans une déclaration, le ministère des Transports a affirmé être "conscient de la situation" au projet du pont Bruhn. Il a reconnu les racines culturelles profondes que la Première Nation Splatsin a dans la région et a indiqué travailler étroitement avec toutes les parties pour résoudre les préoccupations exprimées.
Le ministère a encouragé les automobilistes à vérifier DriveBC pour des mises à jour sur la situation. Ni Aecon ni Emil Anderson n'ont répondu à la demande de commentaires de CBC avant la date limite.
La Première Nation Splatsin a déclaré que son exclusion n'est pas un incident isolé, mais fait partie d'une tendance plus large où les entrepreneurs contournent les obligations du cadre de participation autochtone de la Colombie-Britannique. La bande indienne de Neskonlith a également exprimé son soutien, partageant les préoccupations de Splatsin sur l'application du modèle des avantages d'infrastructure de la Colombie-Britannique.
Ces pratiques sont jugées discriminatoires et représentent un revers significatif pour le progrès et la prospérité des peuples autochtones. Splatsin appelle la province à appliquer son plan de mise en œuvre des opportunités autochtones et à garantir que les principes de réconciliation soient respectés.
La situation actuelle autour du projet de pont R.W. Bruhn met en lumière les défis auxquels sont confrontées les communautés autochtones en matière de participation dans des projets d'infrastructure. Les revendications de la Première Nation Splatsin soulignent l'importance d'une inclusion véritable et respectueuse dans les processus décisionnels. Il est crucial que les autorités prennent en compte ces préoccupations pour avancer vers une réconciliation authentique.