
La Chine a récemment annoncé l'imposition de droits anti-dumping sur le porc européen, une décision qui intensifie les tensions commerciales avec l'Union européenne. À partir de mercredi, ces droits varieront entre 4,9 % et 19,8 % et seront appliqués pendant cinq ans. Cette mesure illustre les enjeux complexes des relations commerciales entre ces deux entités.
Le ministère du Commerce chinois a déclaré que les enquêtes menées avaient révélé des pratiques de dumping concernant le porc et ses sous-produits importés d'Europe. Selon les autorités, l'industrie nationale a subi des dommages importants à cause de ces pratiques. Le communiqué précise que ces droits s'appliqueront pour cinq ans à compter du 17 décembre 2025.
La décision de la Chine fait suite à des investigations ouvertes en juin 2024. Les autorités ont trouvé un lien de causalité entre le dumping et les dommages causés à l'industrie locale. Cette mesure vise à protéger le marché intérieur chinois face à une concurrence jugée déloyale.
En réponse à cette annonce, le ministre espagnol de l'Agriculture, Luis Planas, a qualifié la taxation de 9,8 % sur le porc espagnol d'« acceptable ». Ce taux est en effet inférieur à la moyenne européenne, qui tourne autour de 19 %. Les professionnels du secteur craignent que ces droits ne nuisent à leur compétitivité.
Le 5 septembre, la Chine avait déjà imposé des droits provisoires sur le porc européen, avec des taux allant de 15,6 % à 62,4 %. Ces droits étaient à verser sous forme de cautions auprès des Douanes. Cette situation a été perçue comme une réaction aux droits de douane supplémentaires que l'UE envisageait d'imposer sur les véhicules électriques chinois.
La Chine est le premier consommateur mondial de porc, une viande essentielle dans sa cuisine locale. En 2022, elle a importé pour 4,3 milliards de yuans (516 millions d'euros) de produits porcins d'Espagne, l'un des principaux producteurs en Europe. La France, quant à elle, a exporté 115 000 tonnes de porc vers la Chine en 2024, représentant un sixième de son total exporté.
Les professionnels espagnols et français s'inquiètent des conséquences de ces droits. Ils estiment être pénalisés en raison des litiges commerciaux entre la Chine et l'Union européenne. Ils défendent également leurs pratiques, affirmant que les consommateurs chinois paient plus cher pour certains produits que les Européens délaissent.
Les tensions entre l'Europe et la Chine se sont intensifiées récemment, notamment à cause des subventions accordées par l'État chinois à son industrie automobile. Les Européens dénoncent cette concurrence déloyale, qui affecte leurs propres industries. La situation du porc s'inscrit dans un contexte plus large de conflits commerciaux.
Ces tensions mettent en lumière les défis auxquels sont confrontés les producteurs européens sur le marché chinois. Les droits imposés pourraient avoir des répercussions durables sur les relations commerciales, affectant les échanges futurs entre ces deux régions.
En conclusion, l'imposition de droits anti-dumping par la Chine sur le porc européen souligne les complexités des relations commerciales internationales. Cette décision pourrait avoir des conséquences significatives pour les producteurs européens, qui se battent pour maintenir leur compétitivité sur le marché chinois. Le développement de cette situation reste à surveiller de près, car il pourrait influencer les échanges futurs entre l'Europe et la Chine.