Depuis quelque temps, les représentations du privilège affluent dans la culture contemporaine. Des œuvres comme El triangle de la tristeza et la série Succession illustrent cette tendance. La dernière œuvre de Nicola Lagioia, La ferocidad, va encore plus loin en exposant sans vergogne cette réalité.
Cette nouvelle de Lagioia dépeint la déchéance d'une famille bourgeoise, symbole d'une classe sociale souvent méprisée. On y retrouve des personnages caricaturaux, dépeints sans nuances, et qui suscitent le rejet. La série The White Lotus et les films de Xavier Dolan partagent cette caractéristique d'une représentation sans pitié.
Dans Casa en llamas, réalisée par Dani de la Orden, cette tendance est exacerbée. Le récit met en lumière la décadence d'une famille catalane, vivant dans le luxe, mais en proie à des conflits internes. Cette approche simpliste soulève des questions sur la nature humaine et la moralité.
La matriarche est dépeinte comme égoïste et cruelle, abandonnant même le corps de sa mère pour préserver ses vacances. Ce choix illustre la déshumanisation des personnages. Le patriarche, quant à lui, incarne le mensonge et la tromperie, cachant ses vices derrière un discours familial.
Les enfants ne sont pas en reste. Le fils, un artiste sans talent, et la fille, insatisfaite et infidèle, représentent des stéréotypes dégradants. Cette construction des personnages semble viser à provoquer une réaction émotionnelle négative chez le spectateur.
La question de la richesse est centrale dans Casa en llamas. Si le film tente de montrer que même les riches ont leurs problèmes, il tombe souvent dans l'excès. La représentation de la misère des riches peut apparaître offensante pour ceux qui vivent réellement des difficultés.
Le film conclut sur une note apocalyptique, suggérant que la véritable bonheur réside dans le renoncement aux biens matériels. Cette idée, bien que provocante, peut sembler déconnectée des réalités vécues par de nombreuses personnes.
Malgré un scénario critiquable, les acteurs tels qu'Emma Vilarasau et Alberto San Juan offrent des performances solides. Ils parviennent à naviguer entre la comédie et le drame, apportant une certaine profondeur à leurs rôles. Cependant, la mise en scène conventionnelle et la tension permanente nuisent à l'impact global du film.
En somme, Casa en llamas soulève des questions importantes sur la nature humaine et les dynamiques familiales, mais sa représentation simpliste du privilège et de la misère peut laisser le spectateur sur sa faim.
En conclusion, Casa en llamas illustre les excès de la pornographie du privilège dans le cinéma contemporain. Bien que les performances soient remarquables, le film échoue à offrir une réflexion nuancée sur la richesse et la misère. Cette œuvre, bien que divertissante, laisse un goût amer et questionne notre perception des inégalités sociales.