Canada Post nie que la directive du gouvernement libéral pour modifier son modèle opérationnel lui donne un avantage dans les négociations avec le syndicat en grève. Les deux parties sont engagées dans un face-à-face qui dure depuis plusieurs jours, sans solution en vue.
Les travailleurs de la poste continuent leur confrontation avec l'employeur. Jon Hamilton, porte-parole de Canada Post, a déclaré lors d'une interview que la situation actuelle ne leur donne pas d'avantage. Il a affirmé que le syndicat avait quitté les négociations en réponse aux directives gouvernementales.
Le 26 septembre, le syndicat canadien des travailleurs des postes (CUPW) a appelé à une grève nationale après que le gouvernement fédéral a ordonné à Canada Post de cesser la livraison à domicile et de fermer certains bureaux de poste ruraux. Ces mesures font partie d'un plan de modernisation visant à stabiliser les finances de la société.
Jim Gallant, négociateur pour le CUPW, a critiqué la direction de Canada Post, la qualifiant de déplorable. Il a affirmé que les réformes proposées par le gouvernement étaient en réalité des suggestions de la société elle-même. Selon lui, cela soulève des questions sur l'indépendance des décisions gouvernementales.
Gallant a également contesté les affirmations selon lesquelles Canada Post serait insolvable. Il a déclaré que le gouvernement ne peut pas être en défaut de paiement et a insisté sur le fait que les Canadiens devraient décider de l'avenir de leur service postal.
Nancy Peckford, mairesse de North Grenville, a exprimé son inquiétude quant à l'impact des réformes sur sa communauté. Elle a souligné que sa ville de 20 000 habitants dépend fortement de Canada Post et que la fermeture de leur bureau de poste serait une développement dévastateur.
Peckford a ajouté qu'il est crucial pour Canada Post d'engager un dialogue stratégique avec les municipalités pour mieux comprendre les besoins des clients. La disparition d'un bureau de poste local serait un coup dur pour la cohésion sociale de la communauté.
Suite à l'annonce des réformes, Canada Post a indiqué qu'elle réévaluait une offre qu'elle avait prévue pour le CUPW. Hamilton a mentionné que la société travaillait sur un plan d'économies à soumettre au gouvernement dans un délai de 45 jours.
Il a également précisé que les détails de ces changements seraient rendus publics, afin que les citoyens puissent comprendre les implications des nouvelles mesures. La transition vers des boîtes aux lettres communautaires pourrait prendre près d'une décennie, bien que certains changements soient attendus plus rapidement.
Le conflit entre Canada Post et le CUPW met en lumière des enjeux financiers et sociaux cruciaux pour le service postal. Les réformes proposées par le gouvernement suscitent des préoccupations parmi les travailleurs et les communautés. Il est essentiel que toutes les parties impliquées travaillent ensemble pour trouver une solution qui réponde aux besoins des Canadiens.