Des citoyens canadiens d'origine afghane, recrutés comme conseillers militaires en langue et culture, intentent une action en justice contre le gouvernement fédéral. Ils allèguent discrimination et négligence après leur service dans la guerre en Afghanistan. Le procès vise à obtenir 50 millions de dollars pour 30 hommes.
Le 30 mai, une déclaration de réclamation a été déposée au tribunal supérieur de l'Ontario. Ces conseillers, qui ont soutenu les troupes canadiennes pendant la campagne de Kandahar, affirment que le gouvernement les a privés de bénéfices et de soins. Ils ont subi des blessures physiques et psychologiques, mais leur contrat a pris fin après leur service.
Les conseillers, connus sous l'acronyme LCAs, ont aidé les commandants à surmonter des barrières linguistiques et culturelles. Ils ont également mené des missions de collecte de renseignements sur les talibans. Malheureusement, beaucoup d'entre eux sont revenus au Canada blessés et ont été négligés par le gouvernement.
Les anciens conseillers affirment qu'ils ont été recrutés en raison de leur identité de Musulmans canadiens d'origine afghane et ont subi les mêmes risques que les soldats. Cependant, le Canada ne leur a pas accordé les mêmes bénéfices que ceux offerts aux militaires. Cela soulève des questions sur l'égalité de traitement.
En outre, ils affirment avoir reçu une formation insuffisante avant leur déploiement, ce qui les a laissés mal préparés pour les dangers du combat. Leurs cas ont été soutenus par le bureau de l'ombudsman des forces canadiennes, qui appelle à une reconnaissance de leurs contributions.
Le ministère de la Défense a transféré les cas des conseillers à la Commission de la sécurité professionnelle et de l'assurance (WSIB). Cependant, le procès soutient que le ministère a « activement frustré » les cas en ne fournissant pas d'informations essentielles. Cela a limité la capacité des LCAs à faire valoir leurs droits.
Les actions du gouvernement, selon le dépôt de la cour, ont contribué au rejet de la plupart de leurs demandes d'indemnisation pour blessures graves. À ce jour, le gouvernement n'a pas répondu aux allégations formulées dans le cadre de cette action en justice.
Jamail Jushan, l'un des anciens conseillers, a exprimé sa frustration. Il a déclaré : « Nous avons été oubliés — ignorés. » Malgré sa souffrance, il est prêt à servir à nouveau son pays. « Je le ferais encore et encore », a-t-il affirmé, soulignant son engagement envers le Canada.
De son côté, Abdul Hamidi a exprimé des doutes quant à son engagement initial. Il a déclaré : « Je suis un homme canadien. Il n'y a rien de différent entre nous. » Son évaluation de handicap partiel ne couvre pas toutes ses blessures, ce qui soulève des questions sur l'équité dans le traitement des conseillers.
Le procès intenté par les conseillers afghano-canadiens met en lumière des questions de discrimination et de négligence. Malgré leur service crucial, ces hommes se battent pour obtenir la reconnaissance et les bénéfices qu'ils méritent. Il est impératif que le gouvernement prenne des mesures pour rectifier cette situation et honorer ceux qui ont risqué leur vie pour le Canada.