Madrid a accueilli ce lundi la réunion du G5+, un rassemblement ministériel dédié à la sécurité européenne et à la situation en Ukraine. Ce groupe de contact inclut des pays majeurs comme l'Allemagne, la France, l'Italie, la Pologne, l'Espagne, le Royaume-Uni et l'Ukraine. Kaja Kallas, la haute représentante de l'Union Européenne, a également participé à cet événement.
Depuis novembre, ce groupe a tenu quatre rencontres. La réunion de ce jour s'est déroulée au palais de Viana, résidence du ministre espagnol des Affaires étrangères, José Manuel Albares, qui a également été l'hôte de cet événement. Les discussions ont principalement porté sur la fin de la guerre en Ukraine.
Les représentants de l'Allemagne et de l'Ukraine ont participé à distance, tandis que l'italien Antonio Tajani a été remplacé par sa secrétaire d'État. Le britannique David Lammy a été l'un des plus virulents dans ses déclarations. Il a affirmé : "Nous avons besoin que Poutine accepte un cessation des hostilités sans conditions maintenant".
Lammy a rappelé l'engagement du Royaume-Uni d'investir 2,5% de son budget de défense d'ici 2027, avec un objectif de 3% pour la législature suivante. Il a souligné l'importance de discuter avec les collègues européens à ce moment crucial.
Des sources diplomatiques ont indiqué que Lammy soulignera l'importance d'augmenter les dépenses en défense pour prévenir de futures guerres. "L'action collective peut dissuader nos adversaires", ont précisé ces sources. Actuellement, la Pologne investit plus de 4% de son PIB en défense, tandis que la France et le Royaume-Uni dépassent le 2% fixé lors du sommet de l'OTAN en 2014.
En Allemagne, un accord a été atteint récemment pour exempté l'augmentation des investissements en défense des règles de dépenses fédérales. Actuellement, l'Allemagne investit 1,52%, alors que l'Italie, sous Giorgia Meloni, consacre 1,6% de son PIB à la défense.
Radoslaw Sikorski, ministre des Affaires étrangères de Pologne, a rappelé que cela faisait longtemps que l'investissement minimum de 2% avait été établi. Il a ajouté : "Plus on est proche de la Russie, plus on dépense en défense". Sikorski a exprimé sa fierté de voir les pays européens reconnaître les intentions agressives de Poutine.
Il a également mentionné que l'Espagne fait face à de la désinformation et à de la manipulation politique, tout en alertant sur la propagande et l'espionnage russes dans son pays. José Manuel Albares a profité de son intervention pour aborder l'utilisation des fonds russes gelés pour la reconstruction de l'Ukraine.
Albares a déclaré que ces fonds pourraient constituer un avance sur les réparations de guerre. Il a souligné que dans le cadre des discussions actuelles au sein de l'Union Européenne, il est légitime d'envisager l'utilisation des actifs russes gelés pour aider l'Ukraine de manière prévisible et constante.
La réunion du G5+ à Madrid a mis en lumière les enjeux cruciaux de la sécurité en Europe et la nécessité d'une coopération renforcée. Les ministres ont convenu que des investissements accrus en défense sont essentiels pour répondre aux menaces actuelles. La position de l'Espagne sur l'utilisation des fonds gelés pour l'Ukraine souligne l'importance d'une réponse collective face à l'agression.