La Russie est un pays où les citoyens ne se montrent pas très exigeants envers l'État. En retour, le putinisme a tenté de ne pas être trop exigeant avec eux. La censure et la persécution ont touché quelques courageux, tandis que la majorité des Russes ont continué leur vie, malgré des services publics médiocres et des pensions misérables.
Le choc de la mobilisation partielle en 2022 a commencé à modifier cette dynamique. La guerre, qui ne cesse d'affecter les Russes, se manifeste désormais dans leur poche plutôt qu'à leur porte. La Duma d'État a présenté un projet de budget prévoyant une augmentation de la TVA à 22%, un coup dur pour les citoyens déjà éprouvés par la hausse des prix.
Le gouvernement justifie cette hausse par la nécessité d'augmenter les revenus pour la défense et la sécurité. Après avoir considérablement augmenté l'impôt sur le revenu personnel, le président Putin avait promis qu'aucun changement majeur ne serait effectué dans le système fiscal avant 2030. Cependant, la combinaison de sanciones et de dépenses militaires a mis la pression sur les finances russes.
En dépit des défis, la Russie a affiché une économie robuste en 2023, avec une croissance officielle de 4% par an. Cette performance était en grande partie due à la réactivation des entreprises militaires par le gouvernement. Toutefois, l'économie a commencé à se décélérer cette année, principalement à cause de la fin soudaine de l'essor du crédit.
Pour 2025, la situation s'annonce difficile. Le prix du pétrole est en dessous des prévisions, et le déficit budgétaire dépasse déjà les limites établies. La gouverneure de la Banque centrale, Elvira Nabiullina, a récemment averti que le déficit grandissant représente un risque majeur.
Depuis 2022, la Russie a enregistré un déficit budgétaire annuel d'environ 2% du PIB. En raison des sanciones financières occidentales, le pays n'a pratiquement plus accès à un financement international depuis 2014. Selon l'économiste Anders Aslund, même la Chine hésite à financer l'État russe, craignant des sanctions secondaires.
Historiquement, la moitié des revenus fédéraux russes provenaient des exportations énergétiques, représentant deux tiers des exportations totales. Cependant, les sanctions ont entraîné une chute de 27% des exportations russes, compliquant davantage la situation économique.
Réduire les dépenses militaires en pleine guerre est rarement un signe positif. Néanmoins, le budget militaire devrait légèrement diminuer en 2026, représentant environ 7% du produit intérieur brut. L'analyste Igor Sushko souligne que des réductions similaires ont été observées dans le passé, souvent avec des résultats militaires désastreux.
Les défis économiques de la Russie sont loin d'être résolus. La gestion de la crise actuelle nécessitera des décisions difficiles et une vigilance constante pour éviter des conséquences désastreuses.
En résumé, la Russie traverse une période tumultueuse marquée par des défis économiques croissants et des tensions militaires. Les décisions prises par le gouvernement dans les mois à venir seront cruciales pour la stabilité du pays. Les citoyens devront faire face à des réalités de plus en plus difficiles, alors que la guerre continue d'affecter leur quotidien.