Le parti au pouvoir, le CNDD-FDD, cherche à renforcer son emprise sur le pouvoir alors que les électeurs se dirigent vers les urnes. Ce scrutin se déroule dans un climat de hausse des prix, de pénurie de carburant et de répression politique. Les sièges de l'Assemblée nationale, du Sénat et des conseils locaux sont en jeu, mais le président Évariste Ndayishimiye est assuré de son poste jusqu'en 2027.
Ces élections vont tester la popularité du CNDD-FDD, qui est au pouvoir depuis 20 ans. Le Burundi, déjà l'un des pays les plus pauvres du monde, fait face à une pression accrue due à la flambée des prix des denrées alimentaires. Les partis d'opposition dénoncent des actes de harcèlement à l'égard de leurs partisans par les membres de la ligue de jeunesse du CNDD-FDD, les Imbonerakure.
Gabriel Banzawitonde, leader du parti APDR, a déclaré : « Les gens sont si intimidés qu'ils ne peuvent porter que les couleurs du parti au pouvoir ». Malgré cette intimidation, il affirme que les électeurs promettent de voter pour l'opposition dans l'isoloir. Cette situation soulève des inquiétudes quant à la liberté et à l'intégrité du processus électoral.
Plusieurs analystes politiques ont refusé de commenter les élections par crainte de représailles. Un expert a même déclaré : « Pour éviter des problèmes inutiles, il vaut mieux se taire ». Ils estiment que tout est orchestré pour favoriser le CNDD-FDD, rendant ainsi leur victoire presque inévitable.
Récemment, certains responsables du parti ont suggéré qu'un système à parti unique pourrait être bénéfique pour le Burundi. Le secrétaire général, Reverien Ndikuriyo, a affirmé que « pour atteindre le développement, tous les pays ont commencé par avoir un parti unique ». Bien que cette affirmation ne soit pas historiquement exacte, le président a exprimé des idées similaires.
Ndikuriyo a également déclaré : « Ne laissez pas les étrangers vous infiltrer et vous dire que le parti veut être unique ». Cette déclaration, bien que déroutante, montre la volonté du parti de justifier ses actions face à la critique.
Le Burundi souffre de pénuries chroniques de devises étrangères, essentielles pour les importations. Actuellement, le pays dispose de moins d'un mois de réserves de devises, alors que la norme régionale est d'au moins quatre mois. Les files d'attente de voitures devant les stations-service sont devenues une vue courante, les automobilistes attendant parfois des jours pour obtenir du carburant rationné.
Selon la Banque mondiale, le revenu annuel moyen d'un Burundais en 2023 était de 193 dollars, le plus bas au sein de la Communauté de l'Afrique de l'Est. Faustin Ndikumana, économiste et activiste anti-corruption, estime que la situation ne s'améliorera pas de sitôt. « Une bonne gouvernance doit être établie. Nous n'en sommes pas là », a-t-il déclaré.
Le président Ndayishimiye a une vision différente de la situation. Il a affirmé que les habitants de Bujumbura « avaient l'air mal en 2005 », mais qu'ils avaient maintenant « de l'argent pour acheter des chaussures, de nouveaux vêtements et construire une maison ». Le CNDD-FDD répond souvent aux critiques en rappelant que le parti a lutté pour que le groupe ethnique Hutu, majoritaire, accède au pouvoir après des décennies d'oppression.
À l'approche des élections, le climat politique au Burundi reste tendu. Les défis économiques et les tensions politiques soulèvent des questions sur l'avenir du pays. Le processus électoral pourrait révéler des fractures profondes dans la société burundaise.
Les élections au Burundi sont un moment crucial pour le CNDD-FDD et le pays tout entier. Alors que les citoyens se préparent à voter, les enjeux sont élevés. La situation économique et les accusations de répression politique pourraient influencer le résultat. Il reste à voir comment le peuple burundais réagira face à ces défis.