
Ce mardi dernier, les journalistes attendaient à Zahínos, un petit village de la province de Badajoz, l’arrivée d’Alberto Núñez Feijóo. Le président national du PP revenait à la campagne électorale extrême. Cependant, son équipe annonça un retard de « minimum une demi-heure » à cause de l’avion en provenance de Madrid.
Les journalistes échangèrent des regards et esquissèrent un léger sourire, habitués à ces situations. Un jour auparavant, des passagers revenant de Barcelone à Badajoz avaient mis deux jours à arriver en raison de « problèmes techniques ». Ces incidents ne sont que deux exemples parmi tant d'autres qui touchent l'Extremadura.
Les problèmes les plus connus concernent les trains. Les scènes de vagons incendiés et de passagers bloqués en plein champ sont gravées dans les mémoires. De plus, à l’aéroport de Badajoz, les vols sont souvent annulés ou détournés à cause du brouillard. Le gouvernement a décidé de ne pas installer de système antiniebla, jugeant cela non rentable.
La Junta a exigé l'installation de cette infrastructure, notant jusqu'à 172 vols avec incidents au cours des sept derniers hivers. Une enquête récente du CIS a révélé que les infrastructures sont le deuxième plus grand problème pour les habitants, après le chômage. Les extrémadures prennent conscience que le manque d'infrastructures est un obstacle majeur à leur développement économique.
Depuis 2003, les promesses d’un AVE pour l’Extremadura se multiplient. Des dirigeants comme José María Aznar et Rodríguez Zapatero ont promis des améliorations qui n’ont jamais vu le jour. Les promesses se succèdent sans résultats concrets, laissant les habitants frustrés.
Antonio García Salas, économiste et défenseur des infrastructures ferroviaires, souligne que le train a été utilisé pour des conflits politiques. Il critique également le manque de sensibilité des extrémadures face à ces enjeux. Les incidents, comme les incendies de trains, sont considérés comme « normaux » par les autorités.
Les passagers se plaignent d'un service de train qui ne répond pas à leurs attentes. Lors d'une inauguration, les voyageurs ont qualifié le train de « gato por liebre », soulignant la lenteur et les retards. En effet, ce train circulait à 89 km/h, bien en deçà des normes attendues.
Concernant les infrastructures routières, la situation est tout aussi préoccupante. La A-43, promise depuis 23 ans, reste inachevée. Les routes, comme la BA-152, sont en très mauvais état, rendant le transport de marchandises difficile. Cette situation nuit à la compétitivité des entreprises locales.
En matière d’électricité, près de 80 % des sous-stations ne peuvent pas répondre aux demandes. Cela entrave le développement industriel de la région. Les extrémadures se retrouvent donc isolés, avec des infrastructures qui agissent comme une barrière invisible à leur croissance.
Le tableau des infrastructures en Extremadura est alarmant. Les retards dans les transports, les promesses non tenues et l'absence d'améliorations réelles laissent les habitants dans l'incertitude. La région a besoin d'une attention urgente pour surmonter ces défis et se connecter efficacement avec le reste de l'Espagne.