
Fatos Nano, ancien premier ministre d'Albanie et fondateur du Parti Socialiste (PSA), est décédé ce vendredi à l'hôpital de Tirana à l'âge de 73 ans, selon les informations de la télévision Top Channel. Il était hospitalisé depuis plusieurs jours en état grave après avoir subi un arrêt cardiaque.
Né à Tirana en 1952, Nano est reconnu pour avoir réformé et modernisé le Parti Laboriste marxiste-léniniste d'Albanie, le transformant en son successeur, le Parti Socialiste. Il a présidé ce dernier depuis sa fondation en 1991 jusqu'en 2009, période durant laquelle il a occupé la tête du gouvernement à quatre reprises.
Durant son mandat, le PS a rejoint l'Internationale Socialiste et le Parti des Socialistes Européens (PSE). En tant que premier ministre, Nano a œuvré pour stabiliser l'économie à travers la privatisation des entreprises d'État et la modernisation des institutions.
Économiste de formation, l'ancien premier ministre a impulsé des réformes démocratiques visant à renforcer l'État de droit. Il a également reconstruit les relations internationales de l'Albanie, cherchant à intégrer le pays dans des organisations européennes et régionales.
En 1994, sous le gouvernement du Parti Démocratique, son éternel rival Sali Berisha, Nano a été condamné pour des abus présumés de l'aide internationale. Ce procès a soulevé des questions sur son impartialité selon des organisations internationales.
Suite à cette condamnation, le leader socialiste a passé quatre ans en prison, avant d'être exonéré de toute culpabilité et de recevoir une indemnisation de près de 57 000 euros. Selon Top Channel, Nano est toujours rappelé pour son rôle fondamental dans "la construction de l'Albanie démocratique contemporaine".
Actuellement, le PS gouverne l'Albanie, qui est candidate à l'entrée dans l'Union Européenne. Edi Rama, premier ministre et leader du parti fondé par Nano, aspire à ce que l'Albanie rejoigne les Vingt-Sept d'ici 2030.
Le décès de Fatos Nano marque la fin d'une époque dans la politique albanaise. Son héritage, tant en matière de réformes que de construction démocratique, continuera d'influencer l'avenir de l'Albanie. Sa contribution à la modernisation du pays est indéniable et son impact restera dans les mémoires.