Le Premier ministre d'Arménie accuse le chef de l'Église d'avoir engendré un enfant dans un conflit politique fébrile

Conflit entre le Premier ministre et l'Église arménienne

Le Premier ministre d'Arménie, Nikol Pashinyan, a récemment fait des accusations graves contre un haut dignitaire de l'Église arménienne. Bien qu'il ait promis de ne pas s'immiscer dans les affaires religieuses, cette déclaration a exacerbé les tensions entre le gouvernement et l'Eglise apostolique arménienne (AAC). La situation menace de creuser encore plus le fossé dans une société déjà divisée.

Accusations et tensions croissantes

Pashinyan a accusé le Catholicos Karekin II de violer son vœu de célibat et de concevoir un enfant. Il a demandé sa démission, ce qui a provoqué une onde de choc au sein de l'Église. Cette accusation, si elle s'avère vraie, rendrait Karekin inéligible à son poste, car seules les personnes ayant fait vœu de célibat peuvent être élues Catholicos.

Cette situation est d'autant plus délicate qu'elle pourrait nuire aux pourparlers de paix dans la région du Sud-Caucase, après la défaite amère d'Arménie face à l'Azerbaïdjan. Les tensions entre le gouvernement et l'Église se sont intensifiées après la guerre de 2020, lorsque Karekin II a appelé à la démission de Pashinyan.

Réactions et implications politiques

Les partis d'opposition et d'anciens présidents ont exprimé leur soutien à l'Église, condamnant les actions du Premier ministre. Le climat politique est devenu encore plus tendu, alors que Pashinyan continue de critiquer d'autres membres du clergé, alimentant ainsi un climat de méfiance.

Les alliés de Pashinyan sont mécontents de ces interventions de l'Église, qui vont à l'encontre de la position du gouvernement dans les négociations de paix. Le Premier ministre cherche un traité rapide qui pourrait apaiser les tensions entre les deux pays.

Conséquences pour l'Église et la société arménienne

L'Église arménienne a longtemps été un bastion de la dissidence, attirant ceux qui sont mécontents des autorités. Les analystes politiques suggèrent que cette attaque soudaine contre le leader religieux pourrait être une manœuvre préventive contre l'opposition conservatrice.

Le prochain scrutin général est prévu pour juin 2026, et la campagne anti-Église pourrait être une stratégie pour affaiblir les bases de l'opposition. Pashinyan a déclaré : "Nous avons rendu l'État au peuple. Maintenant, nous devons rendre l'Église au peuple."

Interventions et répercussions internationales

La situation est devenue encore plus complexe lorsque le milliardaire russo-arménien Samvel Karapetyan a exprimé son soutien à l'Église. En réponse, le gouvernement a rapidement agi contre lui, ce qui soulève des questions sur la liberté d'expression et les droits civiques en Arménie.

Malgré les accusations concernant la moralité de son leader, l'Église arménienne reste populaire au sein de la diaspora. Cependant, des allégations d'extorsion et de mauvaise gestion continuent de circuler, ce qui pourrait affecter sa réputation à long terme.

Conclusion

Le conflit actuel entre le gouvernement arménien et l'Église apostolique arménienne est révélateur des divisions profondes au sein de la société. Quelles que soient les conséquences de cette crise, il est probable qu'elle accentuera la polarisation déjà présente, exacerbée par des enjeux politiques et culturels complexes.