Le Tribunal constitutionnel de Corée du Sud rétablit le Premier ministre en tant que président intérimaire

Contexte Politique en Corée du Sud

Un nouveau tournant se dessine dans la tourmente politique qui secoue la Corée du Sud. Le Tribunal Constitutionnel a annulé le procès politique du Premier ministre Han Duck-soo, le rétablissant en tant que président intérimaire du pays. Cette décision survient alors que les juges doivent déterminer la validité de l'impeachment de Yoon Suk Yeol, le président suspendu.

Han Duck-soo, un technocrate expérimenté de 75 ans, avait remplacé Yoon mais n'est resté que deux semaines en fonction. Le 27 décembre, il a été suspendu par un Parlement dominé par l'opposition, qui l'accusait de ne pas nommer de nouveaux juges pour le tribunal chargé d'examiner l'impeachment. Ce climat d'instabilité a vu le ministre des Finances, Han Duck-soo, jouer un rôle clé dans un pays profondément divisé.

Les Manifestations et la Réaction Populaire

Les manifestations ont eu lieu presque quotidiennement dans les rues de Séoul, rassemblant des partisans et des opposants au président Yoon. Ce dernier a été libéré début mars, après plusieurs mois de détention, alors que le verdict du Tribunal Constitutionnel était attendu. Les protestations ont mis en lumière les tensions croissantes au sein de la société sud-coréenne.

Malgré les critiques autour de son implication dans la déclaration de la loi martiale, Han est de nouveau aux commandes des affaires militaires, diplomatiques et des principaux enjeux d'État. Il a exprimé sa gratitude envers le Tribunal pour sa décision, promettant de restaurer l'ordre dans le gouvernement.

Arguments du Tribunal Constitutionnel

Les juges ont majoritairement estimé qu'il n'y avait pas suffisamment de raisons pour destituer Han, affirmant qu'il n'avait pas violé la constitution ou la loi sud-coréenne concernant la loi martiale. Cette décision renforce sa position en tant que leader intérimaire dans un contexte politique tumultueux.

Han a déjà occupé le poste de Premier ministre dans deux gouvernements différents du Parti du Pouvoir Populaire (PPP). Bien qu'il ait présenté sa démission après une défaite électorale, elle n'a pas été acceptée. Ses partisans soulignent son caractère apolitique et son expérience variée avec des présidents de différentes affiliations.

Perspectives d'Avenir et Élections à Venir

Les Sud-Coréens attendent avec impatience le verdict sur l'impeachment de Yoon, dont la date reste inconnue. De plus, Yoon fait face à un procès pénal pour avoir ordonné l'envoi de troupes à l'Assemblée Nationale pour arrêter les législateurs de l'opposition. Cette situation politique pourrait conduire à des élections anticipées si Yoon est destitué.

Lee Jae-myung, leader du Parti Démocratique, est le grand favori pour les prochaines élections présidentielles. Cependant, il doit également faire face à des accusations suite à une condamnation pour violation des lois électorales, ce qui pourrait affecter sa candidature.

Conclusion

La situation politique en Corée du Sud demeure incertaine et complexe. Le retour de Han Duck-soo à la tête du gouvernement souligne les défis auxquels le pays est confronté. Alors que les Sud-Coréens attendent des décisions cruciales, l'avenir politique du pays reste en jeu.