Alien et Paul Thomas Anderson : Comment améliorer le présent ?

Introduction à la série Alien: Earth

La série Alien: Earth débute à bord d'un vaisseau spatial ressemblant à la Nostromo, emblématique du film de 1979. La tenue des membres de l'équipage et les cigarettes omniprésentes rappellent ce futur imaginé par Ridley Scott. Nous sommes plongés dans un univers où l'Intelligence Artificielle détient le pouvoir, communicant à travers un clavier bruyant dans une pièce évoquant l'utérus maternel.

Un futur rétrofuturiste intrigant

Ce qui est fascinant, c'est de voir comment la série nous projette dans une Terre qui se présente comme un champ de bataille. La manœuvre rétrofuturiste nous ramène à la fin des années 70. Les questions se posent : comment notre planète se présente-t-elle aujourd'hui ? Y aura-t-il de la musique disco ? Des néons de multinationales disparues ?

Des éléments visuels intrigants, comme des robots imitant Nixon ou un mur de Berlin vertical, sont évoqués. Cependant, la série ne parvient pas à répondre à ces attentes. Elle semble mélanger des références à un passé nostalgique avec des éléments du présent sans véritable cohérence.

Une distopie moderne

À l'opposé, la série nous plonge dans une distopie de 2025 où personne ne fume et où les écrans tactiles dominent. Cette contradiction n'est que peu explorée, laissant le spectateur perplexe. Au lieu de choisir entre le fetichisme nostalgique et les conventions contemporaines, la série les mélange, créant une atmosphère déroutante.

Dans le film de Paul Thomas Anderson, "Une bataille après l'autre", une ellipse de 16 ans montre des vies bouleversées. Pourtant, le monde qui les entoure semble inchangé. Nous sommes toujours dans la même Amérique, stagnante et vieillissante, où les militaires surveillent la population sans que l'on aperçoive un seul dron.

Un dialogue avec l'actualité

Ce qui est frappant, c'est que malgré son dialogue avec l'actualité, la série se déroule dans une Amérique fantastique. Elle est imprégnée de son passé et écrasée par un présent interminable. Cependant, contre toute attente, des espoirs pour l'avenir subsistent. Cette dualité crée une tension palpable.

Contrairement à la paresse conceptuelle d'Alien: Earth, probablement influencée par des exécutifs, Paul Thomas Anderson défie les conventions. Il se moque du calendrier au nom de l'art et de la responsabilité que tout auteur devrait ressentir face à l'industrie.

Conclusion

En somme, Alien: Earth présente un mélange complexe de nostalgie et de modernité. La série nous invite à réfléchir sur notre futur tout en rendant hommage à un passé emblématique. Cette tension entre hier et aujourd'hui reste au cœur de l'expérience de visionnage.