Le Gabon est en pleine tension politique alors que le chef du coup d'État, le général Brice Clotaire Oligui Nguema, vise la présidence. Depuis son coup d'État en août 2023, il a promis des changements significatifs, notamment pour la jeunesse du pays. Actuellement, 40 % des jeunes sont sans emploi, et Oligui Nguema a proposé plus de 800 véhicules à travers un système de location-vente.
Landry Obame-Mezui, un chauffeur de taxi à Libreville, représente cet espoir. Avec son taxi flambant neuf "Taxi Gab+", il voit un avenir meilleur. Il déclare : "Avant le 30 août, les choses n'allaient pas comme je le souhaitais, mais aujourd'hui, j'ai quelque chose de stable sur lequel je peux m'appuyer."
Ce véhicule est plus qu'un simple moyen de transport ; c'est un symbole d'une promesse faite aux jeunes par Oligui Nguema. Il espère que cette initiative l'aidera à devenir entrepreneur et à bâtir un avenir meilleur.
Les Gabonais se préparent à élire un nouveau président. Le slogan sur le toit de la voiture d'Obame-Mezui est clair : "Je voterai pour le bâtisseur Oligui Nguema". Avec une victoire écrasante prévue, Oligui Nguema semble avoir capté l'attention des électeurs.
Les affiches de campagne d'Oligui Nguema envahissent la ville, laissant peu de place à l'opposition. Cependant, certains électeurs, comme Shonnys Akoulatele, expriment des doutes sur la capacité des candidats à transformer le pays, se contentant d'un vote par devoir.
Alain Claude Bilie-by-Nze, principal concurrent d'Oligui Nguema, a été premier ministre sous les présidences d'Omar et d'Ali Bongo. D'autres candidats, comme Stéphane Germain Iloko, étaient également membres influents de l'ancien parti au pouvoir, le PDG. Bien que tous semblent vouloir se distancer de l'ancien régime, leurs liens restent évidents.
Oligui Nguema, bien qu'ayant servi les Bongo, met en avant son rôle dans le coup d'État et la lutte contre la corruption. Il promet de continuer à construire des infrastructures essentielles si élu.
Malgré les promesses de changement, certains Gabonais, comme Jacques Okoumba, commencent à douter. Il souligne que les promesses de transition ne se sont pas toujours concrétisées. "Après plusieurs mois, j'ai réalisé que tout ce qui avait été promis ne s'est pas matérialisé", déclare-t-il.
Les élections de samedi pourraient marquer la fin de la dynastie Bongo. Cependant, des analystes politiques, comme Bergès Mietté, remettent en question la légitimité de ce changement, arguant qu'une véritable transition politique nécessite un renouvellement des élites.
Pour de nombreux Gabonais, ces élections représentent une opportunité de corriger les erreurs du passé. Pour la première fois depuis 1967, ils votent sans un Bongo ou le PDG sur le bulletin. Bien que des critiques soulignent que le nouveau code électoral favorise Oligui Nguema, d'autres estiment que sa victoire pourrait être due à un manque de concurrence solide.