Ancien président des Philippines, Rodrigo Duterte a été arrêté à son arrivée à l'aéroport principal de Manille, selon le gouvernement. Un mandat d'arrêt d'Interpol, émis par la Cour pénale internationale (CPI), a été servi. Cette arrestation fait suite à une enquête sur des crimes contre l'humanité.
La CPI a annoncé son intention d'examiner le rôle de Duterte dans la guerre contre la drogue, qui a entraîné la mort de milliers de Philippins. Selon les forces de l'ordre, plus de 6 000 personnes ont été tuées, mais des groupes de droits de l'homme estiment que le nombre réel est bien plus élevé.
Duterte a déclaré qu'il était prêt à être arrêté si un mandat était émis. Il a toujours défendu sa politique anti-drogue, niant avoir ordonné des exécutions. Son bureau a confirmé qu'il était désormais en garde à vue.
Salvador Panelo, ancien avocat de Duterte, a qualifié cette arrestation d'illégale. Il a affirmé que la police avait empêché un de ses avocats de le rencontrer à l'aéroport. Cette situation soulève des questions sur les droits de la défense et le traitement des suspects.
Le gouvernement actuel, dirigé par le président Ferdinand Marcos Jr, a reçu une copie officielle du mandat. Cela souligne la complexité de la politique dynastique aux Philippines, où les tensions entre anciens et nouveaux dirigeants sont palpables.
La guerre contre la drogue a été un élément central de la campagne de Duterte, qui a promis d'éliminer les trafiquants de drogue. Cependant, les méthodes employées ont suscité une vive controverse, avec des accusations d'exécutions extrajudiciaires.
Les opérations anti-drogue, selon la police, ont souvent abouti à des échanges de tirs. Pourtant, de nombreux cas de meurtres de consommateurs de drogue dans les bidonvilles demeurent inexpliqués. Les forces de l'ordre nient toute implication dans ces décès.
Duterte a retiré les Philippines du traité fondateur de la CPI en 2019, lorsque l'enquête sur les allégations d'exécutions systématiques a commencé. Depuis, le pays a refusé de coopérer avec les enquêteurs de la CPI, ce qui complique davantage la situation.
Ce retrait unilatéral a soulevé des préoccupations concernant le respect des droits humains et la responsabilité des dirigeants en matière de politique de sécurité. La communauté internationale observe de près l'évolution de cette affaire.
L'arrestation de Rodrigo Duterte marque un tournant dans l'histoire politique des Philippines. Alors que les enquêtes sur les crimes contre l'humanité se poursuivent, le pays fait face à des défis importants en matière de droits de l'homme et de gouvernance. La situation reste à suivre de près.