Emmanuel Macron accueille ce mercredi à Paris le président syrien par intérim Ahmad al-Chareh, marquant ainsi une première visite qui suscite de vives réactions. Cette rencontre soulève des questions sur les exactions commises par la coalition islamiste au pouvoir depuis la chute de Bachar al-Assad en décembre dernier.
Les critiques fusent de la part de la droite et de l’extrême droite françaises, qui dénoncent l'invitation faite à un homme au passé jihadiste. Marine Le Pen, leader du Rassemblement national, exprime sa stupeur en qualifiant al-Chareh de « jihadiste passé par Daech et Al-Qaïda ». Ses propos sont soutenus par Eric Ciotti, qui déclare que le tapis rouge de l’Élysée est teinté du sang des victimes du terrorisme islamiste.
Laurent Wauquiez, chef des députés Les Républicains, critique également cette rencontre, affirmant qu'il est inacceptable de recevoir des dirigeants ayant un passé terroriste. Il qualifie cette invitation de « lourde erreur », alors que d'autres, comme Xavier Bertrand, estiment que les critiques à l'égard d'Emmanuel Macron reflètent une mécompréhension de la fonction présidentielle.
La situation en Syrie est complexe, avec des massacres récents ayant causé la mort de 1 700 personnes, principalement des alaouites. Des ONG rapportent des violations des droits humains, mettant en doute la capacité des nouvelles autorités à contrôler les extrémistes qui leur sont affiliés.
Malgré les critiques, Emmanuel Macron espère que cette rencontre contribuera à la transition vers une Syrie stable et respectueuse des diverses composantes de la société syrienne. L’Élysée a affirmé qu'il n'y aurait pas de complaisance avec les mouvements terroristes et que la lutte contre l'impunité serait une priorité.
Le président français demandera à al-Chareh de s'assurer que les responsables d’exactions soient jugés et que tous les civils, quelle que soit leur origine, soient protégés. L’Élysée exprime une forte préoccupation face aux confrontations interconfessionnelles qui pourraient resurgir en Syrie.
Le ministre des Affaires étrangères, Jean-Noël Barrot, souligne l'importance d'engager le dialogue avec les autorités de transition en Syrie. Selon lui, des questions telles que la lutte contre le terrorisme et la gestion des flux migratoires sont cruciales pour la France.
Depuis son accession au pouvoir, la coalition islamiste dirigée par al-Chareh tente de rassurer la communauté internationale. La France, tout en soutenant la levée de certaines sanctions, estime que le moment n'est pas encore venu de retirer al-Chareh de la liste des sanctions de l'ONU.
En somme, la visite d’Ahmad al-Chareh à Paris est un moment délicat pour Emmanuel Macron, confronté à des critiques internes et à une situation syrienne complexe. La France espère que cette rencontre pourra ouvrir la voie à une reconstruction pacifique en Syrie, tout en restant vigilante face aux défis sécuritaires et humanitaires.