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Nicusor Dan : "Si je suis Président, je donnerai l'ordre de détruire les drones russes qui s'approchent de la Roumanie"

Publié le : 3 mai 2025

Un passé politique complexe en Roumanie

Il y a eu un moment dans l'histoire de la Roumanie où deux figures aussi divergentes que le maire de Bucarest, Nicusor Dan, et le dirigeant d'extrême droite, George Simion, se sont retrouvées du même côté de l'activisme politique. En 2006, Dan, alors jeune militant, mobilisait des soutiens pour l'Association pour Sauver Bucarest, dont Simion faisait partie.

Dan se souvient : "Nous essayions de lutter contre la spéculation immobilière." À cette époque, Simion avait même envisagé de voter pour Dan lors de sa première candidature aux municipales de 2012. Aujourd'hui, ces deux hommes se trouvent aux antipodes du spectre politique.

Les élections présidentielles à venir

Selon les sondages, Dan est devenu un potentiel rival de Simion, aux côtés de Crin Antonescu, un ancien dirigeant du Parti National Libéral. Les élections présidentielles approchent, et si aucun des 11 candidats n'obtient de majorité absolue ce dimanche, une seconde manche pourrait s'imposer.

À 55 ans, Dan a bâti une solide réputation en tant que défenseur des causes sociales, notamment pour la préservation d'un quartier historique de Bucarest. Bien qu'il ait perdu les élections municipales de 2012, il a remporté la mairie en 2020 et a été réélu l'année dernière.

Les défis de la confiance publique

La confiance envers des institutions comme la Présidence et le Parlement est au plus bas. Un sondage de 2021 a révélé que seulement 17,4 % des Roumains faisaient confiance au Parlement. Dan attribue cette crise de confiance à la corruption, tant grande que petite.

Il explique que, dans les petites villes, il faut souvent connaître quelqu'un pour être soigné à l'hôpital. De plus, les cas de grande corruption ne sont pas poursuivis, et l'inflation a explosé après la pandémie de Covid, aggravée par la guerre en Ukraine.

Les dangers de l'extrême droite

Dan s'inquiète de la montée de personnalités comme Calin Georgescu, qui admire le fascisme. Même après 35 ans de démocratie, des sondages montrent que certains Roumains gardent une opinion positive sur l'ancien dictateur Nicolae Ceaușescu.

Il souligne que la société roumaine n'a pas encore compris les bénéfices de la démocratie, se préoccupant davantage de ses conditions de vie que de la liberté. Cela ouvre la porte à des discours extrêmes, car les voix les plus fortes sont souvent celles qui promettent de mettre fin à la classe politique actuelle.

La position de la Roumanie sur la scène internationale

Concernant la guerre en Ukraine, Dan affirme que si George Simion devenait président, cela compliquerait la prise de décisions en matière de sécurité européenne. Il a déclaré que Simion a exprimé son intention d'arrêter l'aide à l'Ukraine.

Dan insiste sur la nécessité d'une réponse forte face aux menaces, notamment en ce qui concerne les drones russes. Il est convaincu que la Roumanie doit renforcer sa défense et travailler avec ses alliés pour garantir la sécurité régionale.

Conclusion

En somme, la Roumanie se trouve à un carrefour politique délicat. Avec des figures comme Nicusor Dan et George Simion représentant des visions opposées, l'avenir politique du pays dépendra de la capacité des citoyens à naviguer entre promesses et réalités. La lutte contre la corruption et la restauration de la confiance dans les institutions sont essentielles pour avancer.

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