Le président guyanien Irfaan Ali a revendiqué une seconde mandature de cinq ans, malgré l'absence des résultats officiels finaux des élections générales de lundi. Son parti, le Parti progressiste populaire (PPP), a obtenu au moins 242 000 voix, dominant dans huit des dix districts du pays sud-américain, selon l'agence de presse Reuters.
Le nouveau parti politique We Invest in Nationhood (WIN), fondé il y a seulement trois mois, a terminé deuxième avec environ 109 000 voix. Ali, âgé de 45 ans, a axé sa campagne sur l'utilisation des immenses réserves pétrolières découvertes en 2019 pour améliorer les infrastructures et réduire la pauvreté, tout en gérant les tensions territoriales avec le Venezuela.
Bien que le taux de participation ait été inférieur à celui des dernières élections, le PPP semble avoir augmenté sa part de voix. L'opposition, A Partnership for National Unity, a terminé troisième, tandis que le vice-président actuel, Bharrat Jagdeo, a déclaré que le PPP disposerait d'une majorité plus importante qu'en 2020.
Les élections ont été largement centrées sur la gestion des revenus issus des réserves pétrolières massives découvertes par ExxonMobil. Depuis 2019, la société a déclaré avoir trouvé des milliards de barils de pétrole dans les eaux guyaniennes, ce qui a entraîné un quadruplement du budget de l'État.
Avec une population d'environ 800 000 habitants, la Guyane détient l'un des niveaux les plus élevés de réserves prouvées de pétrole par habitant au monde. Cela en fait l'une des économies à la croissance la plus rapide de la région, mais les partis d'opposition dénoncent une répartition inégale des bénéfices pétroliers.
Azruddin Mohamed, leader du parti WIN, a allégué des irrégularités électorales lors des élections de lundi, tout en célébrant que son parti ait "secoué les piliers de l'establishment politique guyanien". Des observateurs de l'Organisation des États américains ont été déployés pour surveiller le scrutin, et n'ont pas encore signalé d'instances de fraude électorale.
La veille des élections, la police guyanienne a déclaré qu'un bateau transportant des responsables électoraux et des urnes avait été "tiré dessus depuis la côte vénézuélienne", dans la région contestée de l'Essequibo. Le Venezuela a nié toute implication dans cet incident, qui survient alors que les deux pays sont en désaccord sur des revendications concurrentes concernant cette région riche en pétrole.
Les élections en Guyane marquent un tournant potentiel pour le pays, en raison de ses nouvelles ressources pétrolières et des défis politiques à relever. La situation reste à surveiller, notamment en ce qui concerne la répartition des richesses et les tensions avec le Venezuela. Le mandat d'Irfaan Ali pourrait être déterminant pour l'avenir économique et politique de la Guyane.