Le président de Madagascar, Andry Rajoelina, a déclaré qu'il avait fui le pays par crainte pour sa vie après une rébellion militaire. Lors d'un discours diffusé à la télévision nationale, il a évoqué la situation sans annoncer sa démission. Cette crise survient après des semaines de manifestations anti-gouvernementales menées par la génération Z.
Les manifestations, qui ont débuté le 25 septembre, étaient initialement motivées par des coupures d'eau et d'électricité. Cependant, elles se sont rapidement transformées en un mécontentement général envers Rajoelina et son gouvernement. Ce soulèvement est considéré comme l'un des plus importants depuis qu'il est arrivé au pouvoir après un coup d'État en 2009.
La CAPSAT, une unité militaire d'élite, a récemment rejoint les manifestants, demandant la démission de Rajoelina et de ses ministres. Ce changement de loyauté a incité Rajoelina à déclarer qu'une tentative illégale de prise de pouvoir était en cours sur l'île.
Dans son discours, Rajoelina a exprimé sa nécessité de trouver un endroit sûr pour protéger sa vie. Il a appelé au dialogue pour « trouver une issue à cette situation » et a insisté sur le respect de la constitution. Cependant, il n'a pas précisé comment il avait quitté Madagascar ni où il se trouvait actuellement.
Des rapports suggèrent qu'il aurait été évacué par un avion militaire français. Bien que le ministère français des Affaires étrangères ait refusé de commenter, cela soulève des questions sur les liens entre Rajoelina et la France, ancienne puissance coloniale.
Les manifestations ont causé la mort d'au moins 22 personnes, selon les Nations Unies, qui ont critiqué la réponse violente des autorités. Les groupes civiques et les syndicats se sont également joints aux manifestations, entraînant l'instauration de couvre-feux dans plusieurs villes, y compris Antananarivo.
Les manifestants de la génération Z, mobilisés via Internet, ont été inspirés par des mouvements similaires à l'étranger, notamment au Népal et au Sri Lanka. Ils soulèvent des questions sur la pauvreté, le coût de la vie et la corruption au sein du gouvernement.
La situation en Madagascar est qualifiée de hautement volatile par l'ambassade des États-Unis, qui a conseillé à ses citoyens de rester confinés. L'Union africaine a également appelé à la calme et à la retenue de toutes les parties impliquées.
Rajoelina, qui a été élu président en 2018 et réélu en 2023, fait face à une crise politique majeure qui pourrait redéfinir l'avenir du pays. Son gouvernement a déjà connu plusieurs remous, et la situation actuelle pourrait entraîner des changements significatifs.
La crise à Madagascar met en lumière les tensions croissantes entre le gouvernement et les citoyens. Les événements récents montrent une volonté de changement parmi la population, en particulier chez les jeunes. Alors que Rajoelina se trouve en exil, l’avenir politique du pays reste incertain, et les appels au changement résonnent de plus en plus fort.