Tanzanie : Le Président prêté serment après une élection marquée par la violence

Inauguration de Samia Suluhu Hassan

Le président tanzanien Samia Suluhu Hassan a prêté serment pour un second mandat, dans un contexte de sécurité renforcée. Cette cérémonie d'inauguration a lieu à Dodoma, la capitale, sur un terrain militaire, fermée au public mais diffusée en direct par la TBC, la télévision d'État.

Samia a été déclarée gagnante avec 98 % des voix lors des élections. Elle a peu fait face à l'opposition, ses principaux rivaux étant soit emprisonnés, soit exclus de la course. Des observateurs internationaux ont exprimé des inquiétudes concernant la transparence de ces élections et les violences qui ont suivi.

Violences et répression

Les violences ont fait des centaines de victimes, des rapports faisant état de nombreux morts et blessés. Les autorités tentent de minimiser l'ampleur des événements, rendant difficile l'obtention d'informations précises, surtout avec une coupure d'internet à l'échelle nationale depuis le jour des élections.

Dans son discours de victoire, Samia a qualifié le scrutin de "libre et démocratique", décrivant les manifestants comme "non patriotes". Cependant, les leaders de l'opposition affirment que des centaines de personnes ont été tuées lors des affrontements avec les forces de sécurité.

Réactions internationales

Les résultats des élections ont été contestés par le parti d'opposition Chadema, qui a déclaré qu'il n'y avait eu aucune élection véritable en Tanzanie. Ils ont appelé à un nouveau scrutin, affirmant que les bureaux de vote étaient largement vides le jour du vote, malgré une annonce de participation de 87 %.

La situation a suscité des inquiétudes mondiales, le pape Leo XIV ayant appelé à des prières pour les victimes de la violence post-électorale. La cheffe de la diplomatie de l'UE, Kaja Kallas, a exhorté les autorités tanzaniennes à faire preuve de retenue pour préserver des vies.

Conséquences économiques et sociales

Suite aux troubles, les prix des aliments, du carburant et d'autres produits essentiels ont plus que doublé ou triplé dans de nombreuses régions. Les écoles et les collèges sont fermés, et le transport public est à l'arrêt, aggravant la situation pour de nombreux tanzaniens.

Les autorités ont également mis en garde contre des étrangers soupçonnés d'être à l'origine de la violence. Des rapports font état de disparitions de ressortissants kenyans en Tanzanie, suscitant des inquiétudes supplémentaires.

Conclusion

La réélection de Samia Suluhu Hassan se déroule dans un climat de tensions et de contestations. Les violences post-électorales et les préoccupations concernant la transparence des élections soulèvent des questions sur l'avenir politique de la Tanzanie. Les appels à la paix et à la justice continuent d'émaner tant au niveau national qu'international.