
Les États-Unis et la Syrie ont officialisé ce lundi à Washington le début d'une ère de relations bilatérales surprenante. Après des décennies de hostilité et de sancions, le président Donald Trump a rencontré en privé Ahmed al Sharaa, le président syrien. Ce moment marque un tournant significatif dans la politique étrangère américaine.
Cette réunion s'est tenue dans le bureau ovale, sans photos ni vidéos, ce qui est rare. La dernière fois qu'un dirigeant syrien a été reçu à Washington remonte à plusieurs décennies. Al Sharaa, ancien commandant de Hayat Tahrir al Sham, a été un des principaux cibles de la guerre contre le terrorisme.
Sa présence à Washington témoigne d'un changement radical. En effet, il a récemment signé l'adhésion de la Syrie à la Coalition mondiale contre l'ISIS, après des mois de collaboration avec les États-Unis. Cela représente un changement de cap inattendu dans les relations entre les deux pays.
Al Sharaa, également connu sous le nom d'Abu Mohammad al Jolani, a passé des années dans des prisons américaines en Irak. En 2011, il est retourné au combat aux côtés d'Abu Bakr al Baghdadi. Son parcours illustre les complexités des relations internationales et des luttes de pouvoir.
Récemment, il a été retiré de la liste des terroristes internationaux. Cela a suscité des critiques, notamment d'un think tank jordanien qui a comparé son invitation à celle d'Osama bin Laden. Ce changement de statut est perçu comme une tentative de redéfinir les alliances au Moyen-Orient.
Donald Trump souhaite un changement radical dans la politique américaine au Moyen-Orient. Après les Accords d'Abraham, il veut maintenant renforcer la présence militaire américaine en Syrie. Cela pourrait inclure des opérations contre l'ISIS à partir d'une base aérienne près de Damas.
Trump pousse également pour une fusion entre les Forces démocratiques syriennes et un nouvel armée syrienne. Cependant, cette tâche est compliquée par des décennies de dictature et de tensions sectaires. La dynamique politique en Syrie est plus complexe que jamais.
La Syrie, après 13 ans de guerre civile, fait face à des défis économiques colossaux. Selon un rapport du Banque mondiale, la reconstruction pourrait coûter 216 milliards de dollars. Le gouvernement syrien cherche désespérément des ressources pour relancer son économie.
Trump a proposé de suspendre certaines sanctions pendant six mois, tout en pressant le Congrès pour qu'elles soient levées définitivement. Cette initiative vise à encourager les investissements américains en Syrie, tout en garantissant que les acteurs nuisibles soient tenus responsables.
La rencontre entre Trump et Al Sharaa pourrait marquer un tournant dans les relations entre les États-Unis et la Syrie. Ce développement soulève de nombreuses questions sur l'avenir de la région et sur la manière dont les États-Unis vont naviguer dans ce paysage complexe. Les enjeux sont élevés, tant sur le plan politique qu'économique.