Les désaccords persistants entre parents et enseignants autour des journées scolaires transforment les établissements en véritables champs de bataille. Aucune école ne peut supporter le stress psychologique causé par une votation sur le changement d'horaire. Ces débats manquent de rationalité et de dialogue constructif.
La conseillère d'éducation des Asturies, Lydia Espina, a démissionné ce lundi. Son départ fait suite à un conflit avec les syndicats, où "le bruit et les attaques ont dépassé les limites de la rationalité et de la politique", a-t-elle déclaré dans sa lettre de démission. Cette situation a entraîné un épuisement émotionnel et personnel pour elle.
Espina a évoqué dans sa lettre que les événements récents ont été particulièrement éprouvants. Les négociations avec les syndicats de professeurs ont culminé lors d'une manifestation à Oviedo, où des revendications pour une meilleure rémunération et des conditions de travail ont été exprimées.
Les syndicats, tels que CCOO et UGT, ont demandé une équité salariale avec le reste des enseignants en Espagne. Ils ont également exigé une réduction de la bureaucratie exacerbée par la loi Celaá. Ces revendications ont mis la pression sur la conseillère, qui a tenté de modifier les horaires scolaires.
Le point de rupture a été la décision d'Espina d'éliminer la possibilité pour les conseils scolaires de voter sur la réduction des heures de cours en juin et septembre. Cette mesure visait à prolonger la journée scolaire pour permettre aux élèves de bénéficier du service de cantine à partir de l'année prochaine.
La réaction des enseignants à cette décision a été très négative. Face à la pression croissante, le président asturien, Adrián Barbón, a finalement cédé. Il a annoncé le maintien de l'horaire réduit en juin et septembre, favorisant ainsi le dialogue avec les enseignants.
Espina, désavouée par Barbón et victime d'insultes sur les réseaux sociaux, a décidé de démissionner. Elle a également dû demander un arrêt maladie en raison de la pression subie. Elle est la première conseillère en Espagne à démissionner à cause des conflits liés aux calendriers scolaires.
Cette situation n'est pas isolée. Il y a trois ans, des enseignants en Catalogne avaient protesté contre le changement de calendrier scolaire. La Generalitat avait tenté d'avancer le début de l'année scolaire, provoquant une réaction intense des enseignants. Pour apaiser les tensions, la Generalitat a dû réduire les heures de cours et promettre l'embauche de nouveaux enseignants.
Espina est la quatrième conseillère à quitter son poste cette législature. D'autres départs précédents incluent Melania Álvarez et Belarmina Díaz, qui ont également quitté en raison de crises spécifiques. La communauté de Madrid envisage de nouvelles réglementations qui pourraient interdire la journée continue dans les écoles publiques.
Les conflits autour des horaires scolaires mettent en lumière les défis auxquels sont confrontés les systèmes éducatifs. Les tensions entre enseignants, syndicats et administrations soulignent l'importance d'un dialogue constructif pour éviter des situations similaires à l'avenir. La démission de Lydia Espina illustre les conséquences de ces désaccords dans le domaine de l'éducation.