
Une enquête publique récente a révélé que des preuves potentielles de crimes de guerre commis par le SAS britannique ont été étouffées. Un ancien officier de haut rang a témoigné que les chefs des forces spéciales ont ignoré des allégations graves concernant des comportements criminels en Afghanistan.
Selon l'officier, connu sous le nom de code N1466, il a transmis des preuves qualifiées d'explosives au directeur des forces spéciales en 2011. Il a affirmé que le directeur suivant, qui a pris ses fonctions en 2012, était également conscient des problèmes en Afghanistan mais n'a pas agi.
L'officier a souligné que la direction des forces spéciales britanniques a systématiquement étouffé les allégations. Il a précisé que ni l'un ni l'autre des chefs des forces spéciales n'avaient signalé les allégations à la Royal Military Police, malgré l'obligation légale de le faire.
N1466 a exprimé ses inquiétudes pour la première fois en février 2011, après avoir constaté que les rapports du SAS indiquaient des tués dans des circonstances suspectes. Il a notamment mentionné un raid nocturne où neuf hommes afghans ont été tués, avec seulement trois armes retrouvées.
Des experts en armement ont suggéré que les victimes avaient probablement été abattues alors qu'elles étaient allongées, ce qui contredit le récit du SAS. Les familles des victimes ont affirmé qu'elles étaient des civils sans armes.
En avril 2011, N1466 a commandé une révision des opérations récentes du SAS. Les résultats étaient alarmants et indiquaient un potentiel de comportement criminel. Il a clairement signifié au directeur que la situation était préoccupante.
Le directeur, selon N1466, était parfaitement conscient des allégations de crimes de guerre, mais a choisi de ne pas informer les autorités. Au lieu de cela, il a ordonné une révision interne des tactiques du SAS, ce que N1466 a qualifié de "tir de semonce".
N1466 a finalement rapporté les preuves à la Royal Military Police en janvier 2015, presque quatre ans après avoir soulevé ses préoccupations. Il a regretté de ne pas avoir agi plus tôt, évoquant des pertes humaines évitables.
Il a fait référence à un raid en 2012, où deux jeunes parents et leurs enfants ont été tués. Ce raid n'a jamais été signalé à la police militaire, soulignant ainsi un manque de responsabilité au sein des forces spéciales.
Les révélations de l'enquête mettent en lumière des échecs systémiques au sein des forces spéciales britanniques. Les allégations de crimes de guerre nécessitent une attention sérieuse et une enquête approfondie pour garantir que la justice soit rendue. Les témoignages comme ceux de N1466 sont cruciaux pour faire la lumière sur ces événements tragiques.