Le prévention du VIH a connu des avancées significatives avec l'introduction de traitements injectables. Le Québec est le premier province à couvrir publiquement les coûts de l'Apretude, un médicament injectable à action prolongée. Les experts estiment que cet outil tant attendu pourrait transformer la manière dont la prévention du VIH est abordée.
L'Apretude, approuvé par Santé Canada en 2024, est utilisé comme prophylaxie pré-exposition (PrEP). Administré tous les deux mois par injections intramusculaires, ce médicament antiviral représente une avancée majeure dans la lutte contre le VIH. Tim Lagman, éducateur en santé sexuelle, souligne que cette option pourrait offrir une tranquillité d'esprit aux personnes à risque.
Pour Lagman, l'injection tous les deux mois serait plus facile à intégrer dans son emploi du temps. Cela pourrait également réduire l'anxiété liée à la prise quotidienne de comprimés. Les professionnels de la santé voient dans cette option injectable une réponse adaptée aux besoins divers des patients.
Le Québec a été pionnier en intégrant les coûts de l'Apretude dans son assurance médicaments publique. Dr. Réjean Thomas, co-fondateur de la clinique de santé sexuelle L'Actuel, considère cette couverture comme un pas crucial dans la lutte contre le VIH. Il affirme que cela pourrait changer la vie des patients qui ont des difficultés à prendre des médicaments quotidiennement.
Cette avancée pourrait également encourager d'autres provinces à suivre cet exemple. Les défenseurs de la santé publique insistent sur le fait que l'accès à ces traitements doit être totalement gratuit pour tous, afin de maximiser leur efficacité dans la lutte contre le VIH.
Malgré les progrès, le Canada a enregistré une augmentation de 35 % des nouvelles infections au VIH entre 2022 et 2023. Les experts attribuent cette hausse à plusieurs facteurs, notamment les tests limités durant la pandémie de COVID-19 et le manque d'accès à des outils de prévention. Dr. Cécile Tremblay souligne que ces statistiques montrent que les stratégies actuelles ne parviennent pas à atteindre les populations à risque.
Les professionnels de la santé appellent à innover dans les méthodes de sensibilisation et d'accès aux traitements. L'augmentation des options de dépistage est essentielle pour permettre aux individus de connaître leur statut et de recevoir les soins nécessaires.
Des options injectables sont également en développement pour les personnes vivant avec le VIH, avec des médicaments prometteurs qui offrent des effets durables. Ken Monteith, directeur de la COCQ-SIDA, rappelle que depuis les années 1980, la situation a évolué grâce à l'activisme et à des avancées scientifiques. Il insiste sur l'importance d'offrir un choix varié aux patients pour s'adapter à leurs modes de vie.
Les innovations en matière de traitement et de prévention sont cruciales pour répondre aux besoins des personnes à risque. Monteith souligne que l'objectif est d'adapter les traitements aux modes de vie des patients, afin de garantir leur efficacité.
La lutte contre le VIH au Canada nécessite une approche innovante et accessible. Les avancées comme l'Apretude représentent un changement significatif, mais le chemin reste long. Pour atteindre l'objectif d'éliminer le VIH d'ici 2030, il est essentiel de garantir l'accès à des traitements et à des outils de prévention pour tous. Les efforts doivent se poursuivre pour que chacun puisse bénéficier de ces solutions vitales.