Un blogueur de Thunder Bay, en Ontario, a été condamné par la Cour supérieure de justice de l'Ontario à verser 380 000 $ en dommages-intérêts après avoir publié des accusations sur Facebook en 2022. Ces accusations portaient sur des artistes de drag, les qualifiant de groomers d'enfants. Cette décision a suscité des réactions variées parmi les personnes concernées.
Le jugement a été rendu sur deux affaires de diffamation distinctes, entendues par la juge Helen M. Pierce le 31 janvier via ZOOM. Les publications litigieuses ont été faites par le blogueur Brian Webster sur une page Facebook intitulée "Real Thunder Bay Courthouse – Inside Edition", désormais inactive.
La première publication faisait référence à un événement de drag à Dryden, annulé suite à un appel prank infondé. Webster a partagé des captures d'écran d'un article de CBC News, qualifiant les drag queens impliquées de groomers. Dans une publication de décembre 2022, il a également mentionné des accusations criminelles contre des drag queens locales, sans fondement.
Les plaignants comprennent l'organisation Rainbow Alliance Dryden et trois artistes de drag : Caitlin Hartlen, Felicia Crichton et John-Marcel Forget. Forget, qui se produit sous le nom de Lady Fantasia LaPremiere, a exprimé ses émotions après le verdict. "Ma première réaction a été les larmes", a-t-il déclaré, soulignant l'importance de cette décision pour les autres.
Il a ajouté que ce jugement pourrait encourager d'autres personnes à se défendre contre des accusations fausses et injustes. Forget a également souligné que les attaques contre les événements de drag ne se limitaient pas aux publications sur les réseaux sociaux, citant des menaces de bombes contre la bibliothèque publique de Thunder Bay.
Le directeur de Borderland Pride, Judson, a qualifié ce jugement de "décision historique". Il a noté que cela arrive à un moment critique pour la communauté 2SLGBTQAA+, qui fait face à des attaques politiques croissantes. Judson a insisté sur le fait que cette affaire rappelle aux gens qu'ils peuvent être tenus responsables de leurs actions sur les réseaux sociaux.
La rhétorique de "groomer" a une longue histoire en tant qu'insulte visant les personnes 2SLGBTQAA+, et Judson a affirmé que de telles allégations sont clairement diffamatoires. Son espoir est que ce jugement envoie un message fort aux utilisateurs des réseaux sociaux dans le nord-ouest de l'Ontario.
Cette décision de justice à Thunder Bay représente une avancée importante pour la communauté 2SLGBTQAA+. Elle souligne l'importance de la responsabilité sur les réseaux sociaux et la nécessité de protéger les individus contre la diffamation. Les réactions des plaignants montrent que cette victoire est également un symbole d'espoir pour ceux qui luttent contre l'intimidation et la discrimination.